Voici un drôle de néologisme qui existe depuis plusieurs décennies : Il s’agit du mot écossisme.

Chevalier du TempleCe mot fait référence à l’Ecosse comme endroit légendaire où serait né la Franc-Maçonnerie. En fait l’écossisme traduit l’existence de hauts grades. Au 18e siècle, l’épithète “écossais” signifie simplement “haut-grade”. Si par hasard vous entendez parler de loges du 18e siècle qui s’appellent elles-mêmes écossaises, cela signifie qu’elles pratiquent également des grades qui vont au delà des 3 grades ‘’universels” qui sont :

  1. Apprenti
  2. Compagnon
  3. Maître Maçon

Les grades “écossais” sont donc les grades qui sont après celui de Maître Maçon. Ils s’appellent “écossais” car les plus anciens de ces grades font référence à la fuite en Ecosse des Templiers. Cela signifie aussi que ces grades ont des connotations chevaleresques, tels le Chevalier de l’Arche Royal, le Chevalier Rose Croix, le Chevalier du Temple, le Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte…

Le mot “écossisme” qualifie l’ensemble des systèmes de hauts grades qui ne portent pas tous le mot “écossais”. Ainsi, curieusement, le Rite Français dans ses hauts grades est un système “écossais” puisqu’il pratique des hauts-grades dont certains sont “chevaleresques”. Voici une liste des systèmes “écossais” et leur chronologie d’apparition :

  • Le Rite Ecossais Rectifié – 1778 (issu de la Stricte Observance dite Templière – 1753). C’est un rite ouvertement Chevaleresque réclamant une filiation spirituelle avec l’Ordre du Temple au travers de son Ordre Intérieur.
  • Le Rite Français – 1785. Ce rite possède dans ses Ordres des liens avec la Chevalerie d’Orient et celle de la Rose+Croix.
  • Le Rite Américain dit d’York – 1792. Les derniers grades de ce système sont Chevaliers du Temple, Chevalier de Malte et Chevalier de la Croix Rouge de Constantin.
  • Le Rite Ecossais Ancien Accepté – 1801 (issu, entre autres, du système de Morin – 1761). Certains de ces grades font référence à une chevalerie tels le Chevalier Rose+Croix ou le Chevalier Kadosch.
  • Le Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm – 1820. Ce rite est constitué de la base du REAA sur lequel ont été agrégés des degrés mystiques, alchimiques, spirituels et sacerdotaux. C’est un système complet qui comporte aussi une Chevalerie Symbolique.

Les Rites Ecossais Rectifié et d’York sont les deux seuls à avoir en leur sein d’authentiques Ordres Equestres, le premier par un Ordre Intérieur constitué par le Baron von Hund puis par le Duc de Brunswick, le second par Thomas Dunckerley et le Duc de Kent entre 1795 et 1805 en Angleterre avant de s’étendre aux USA.

Remarquons que le Rite Anglais dit Emulation, le Blue Lodge Rite (Américain) le Rite Irlandais et le Rite Standard d’Ecosse ne sont pas des systèmes dits “écossais” en ce sens qu’ils ne concernent que les 3 premiers grades, incluant le grade de Maître Maçon de la Marque et le Royal Arch qui, pour les Anglo-Saxons est considéré comme la seconde partie du grade de Maître Maçon. Notre sujet étant la France, je ne ferai pas état des sides degrees Anglais relatifs aux Ordres Chevaleresques.

Faut il alors opposer les systèmes dits “Andersonniens” aux systèmes “écossais” ? C’est une question qui n’a aucun sens car la maçonnerie dite Andersonnienne concerne les 3 premiers grades, les systèmes écossais concernent les grades qui sont au-dessus. Ainsi, par exemple, le REAA est parfaitement andersonnien dans ses 3 premiers grades j’ai publié en 2004 un article intitulé “universalité du Rite Ecossais Ancien et Accepté” dans lequel je fais la comparaison entre le Rite Français du Régulateur et le REAA de nos jours. Nous constatons que les différences sont minimes. . Remarquons à cet effet que le fondateur du REAA en France, Grasse-Tilly, fait commencer le REAA au 4e grade dans son “Thuileur”.

Donc, lorsque vous entendrez parler des maçons ou de rite “écossais”, dites vous qu’il s’agira de systèmes à hauts-grades….