Les Suprêmes Conseils du 33e en France

33regalia

Souvenons nous de l’histoire du Rite Ecossais Ancien et Accepté…

Il est né en 1801 sur le sol Américain, en pleine bataille des Grandes Loges « Antients » contre les Grandes Loges « Moderns », les unes et les autres s’excommuniant fraternellement au nom de l’exclusivité ou de l’authenticité de leurs pratiques.

Quelle est la situation maçonnique mondiale en décembre 1802, au moment où la Circulaire dite aux 2 hémisphères rédigée pour annoncer la création du premier Suprême Conseil est envoyée aux deux hémisphères ?
Le premier mot qui nous vient à l’esprit pour la qualifier est : Chaotique. En Angleterre, la Grande Loge des « Ancients » s’oppose à celle des « Moderns », chacune essaimant, distribuant chartes et patentes. Aux États-unis la situation est identique. La Caroline du Sud par exemple, berceau du Rite Écossais Ancien et Accepté, compte deux Grandes Loges : La Grande Loge de Caroline du Sud, moderne, et la Grande Loge des « Ancients York Mason », la Grande Loge « Ancienne ». Elles ne s’apprécient pas du tout.

En Europe Continentale le problème est légèrement différent : les Maçons « Modernes » s’opposent aux Maçons « Écossais ». En fait, ces derniers revendiquent des privilèges spéciaux en Loge en vertu des degrés supplémentaires qu’ils ont reçus Ces « privilèges » apparaissent de façon explicite dans le Guide des Maçons Écossais : Si le frère visiteur est un officier d’une mère-loge, ou député près d’elle, un grand élu de la voûte sacrée, ou subl.’. prince de Royal-Secret, il est reçu à la porte avec cinq étoiles, les maillets battans , et on le fait passer sous la voûte d’acier; avec trois étoiles si c’est un vénérable. .

La Maçonnerie bourgeoise parisienne s’oppose également à la Maçonnerie aristocratique provinciale.

C’est dans ce contexte que Dalcho et Mitchell entreprennent une « rénovation » du Rite du Royal Secret Ce rite est connu sous le nom de « Rite de Perfection ». Il comptait 25 degrés qui ont été repris dans le Rite Écossais Ancien & Accepté. du Frère Morin pour aboutir au Rite Écossais Ancien et Accepté. Ils annoncent la création du Rite par la Circulaire aux Deux Hémisphères, envoyée en décembre 1802. Parmi les fondateurs du Suprême Conseil : Un Français, le Comte de Grasse-Tilly.

Lorsque Grasse-Tilly arrive des États-unis à Bordeaux en 1804, il est porteur d’une patente qui l’autorise à créer un Suprême Conseil du Rite Écossais Ancien et Accepté dans tous les pays où il aura à séjourner et où il n’y en aura pas déjà un d’établi. C’est bien ce qu’il fera. Il commencera par créer le 22 septembre 1804 une structure maçonnique symbolique avec l’aide de la Mère Loge Écossaise, Saint Alexandre d’Écosse : La Grande Loge Générale Écossaise de France.

Ses rituels sont ceux qui sont connus sous l’appellation de « Guide des Maçons Écossais ». Cette obédience a juridiction sur les 3 degrés symboliques qui sont Apprenti, Compagnon et Maître Maçon. Le Suprême Conseil du Rite Écossais pour la France semble avoir existé le 22 octobre suivant Il est intéressant de noter que le Suprême Conseil pour le 33 en France a été définitivement constitué le 22 décembre 1804, alors que le traité d’Union avec le Grand Orient de France avait déjà été signé. Ceci soulève une question intéressante : Le REAA appartenait il au Grand Orient de France lorsque le Suprême Conseil a été officiellement constitué ? Le « concordat » de 1804 reste aujourd’hui un sujet très sensible qui oppose le Suprême Conseil de France au Grand Orient de France. .

Ce « concordat » de 1804 et renouvelé en 1805 va être à l’origine des deux Suprêmes Conseils originels en activité sur le sol Français, à savoir le Suprême Conseil de France (1821) et le Suprême Conseil – Grand Collège du REAA du Grand Orient de France (1815). D’autres Suprêmes Conseils plus tardifs vont également se constituer en France. Nous pouvons chronologiquement citer ceux du Droit Humain (1893), Le Suprême Conseil pour la France (1965), le Suprême Conseil Féminin de France (1970) et le Suprême Conseil « Lux et Tenebris » (GLTSO, 2007). Remarquons que le Suprême Conseil Féminin de France et le Suprême Conseil pour la France, de création récente, possèdent des patentes étrangères (Royaume Unis et Hollande).

Voici une présentation et l’histoire de chacun d’entre eux.