Baden-Powell fut il Franc-Maçon ? (par Jean-Jacques GAUTHE, publié dans "Scoutisme et Collection")

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BADEN-POWELL FUT-IL FRANC-MACON ?

Cette question a bien été posée dans le n. 23 d’avril de votre revue préférée SCOUTISME ET COLLECTIONS. D’abord, l’affirmation que BP n’avait jamais été maçon nous avait été assénée à plusieurs reprises, courant avril, par des gens ne faisant pas dans la nuance. Notre question pourra donc paraître sacrilège sinon sulfureuse aux uns, ou au contraire passionnante aux autres, en tous cas elle n’empêche pas de dormir l’écrasante majorité, dite -à juste titre- silencieuse !

Nous avons reçu plusieurs réponses, très fournies, dont la somme équivaudrait à un volume de deux cents pages ! On aurait pu s’attendre à des réponses d’anciens EDF, cette ancienne association où la F.M. a parait-il, toujours été bien représentée : hé bien non, aucun EDF n’a fait connaître sa réaction. Seul le Président des Anciens, André Joli, dans le cadre d’un article du dernier « Trait d’Union » y répète la vielle croyance qui traîne -au moins depuis la dernière guerre-, à savoir que BP était « anglican, et franc-maçon au rite écossais » (nous le pensions nous-même encore récemment en toute bonne foi !). En réalité, cette conviction ne repose sur aucune preuve connue. SC Il s’agit de Scoutisme et Collection, nom de la revue. remercie tous ceux qui ont bien voulu fournir des photocopies de nombreux documents, et même de fascicules complets, et nous ont exprimé leurs avis … au stade actuel de leur information.

Il y a parmi tous les documents reçus d’anciens textes d’origine catholique et Scouts de France, dont la lecture pourrait parfois de nos jours surprendre bien des gens. Sans prendre parti pour les excès d’hier et pas plus pour ceux d’aujourd’hui, SC suggère à ses membres la lecture d’un ouvrage célèbre du Père Jacques SEVIN, « Le scoutisme ». Cette lecture constitue un excellent moyen de se placer dans une autre époque, d’essayer d’en percevoir la mentalité (et aussi de se cultiver, ce qui est particulièrement recommandé à tout collectionneur digne de ce nom).

Jean GUILBART nous apporte la précision suivante : « Le père de BP n’était pas pasteur, mais « vicar », c’est à dire curé (de Plumstead). II appartenait à la basse église anglicane, qui ressemble au protestantisme, mais provient d’Henri VIII, et non de Luther ou Calvin. D’une manière générale, les Anglais ne sont pas protestants, mais anglicans, cette religion étant séparée en Haute Église, ressemblant au catholicisme, et en Basse Église, ressemblant au protestantisme.

Yves ZACCHI, comme Jean GUILBART, nous joint un extrait du QUID, référencé « Franc-Maçonnerie / 1237 ». Ce document commence par citer quelques célébrités ayant été F.M., puis on trouve cette phrase : « Contrairement à la légende, Danton, Napoléon, Pie IX, LORD BADEN POWELL, le Dr Zamenhof n’ont pas été membres de l’Ordre »…

Henri DURANTI nous joint photocopie des pages 1094 et 1095 du « Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie », publié sous la direction de Daniel LIGOU, aux P.U. F. Paris. Ces pages contiennent une brève description du scoutisme d’avant ses réformes, on y trouve – en 14 lignes – quelques analogies de rites et de traditions entre le scoutisme et la franc-maçonnerie. On y trouve aussi la phrase suivante : « Créé en 1907 en Angleterre sous l’impulsion de Baden-Powell (qui, contrairement à une légende solidement établie, n’a jamais été maçon), le scoutisme en France comprend quatre branches » … etc. Le document se termine par cette phrase : « Rappelons en terminant que le scoutisme de BP est très proche des idées pédagogiques du Dr B. Decroly, Franc-Maçon ».

A propos de l’insigne « Lodge Baden-Powell » du Jam mondial de Sydney, publié dans SC 19, page 44, Henri DURANTI pense qu’une telle invention ne peut qu’être anglaise de créer une loge BP uniquement durant le temps du Jam, loge qui sera mise en sommeil jusqu’au prochain Jamboree Mondial. Cette loge réunit les F.M. scouts présents au Jam, dit il.
Un ancien scout membre de la Franc-Maçonnerie a assuré à Henri que BP était Franc-Maçon mais sans pouvoir apporter la moindre preuve. Pas plus avancé, Henri s’est alors rendu chez un autre F.M. qui ne savait rien du tout à propos de BP, mais qui lui a prêté quelques dictionnaires lui donnant des chances de trouver réponse, notamment le « Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie et des Francs-Maçons », d’Alec Mellor, et le « Dictionnaire Maçonnique » de J. André Faucher : BP n’y figure pas, « ce qui ne veut pas dire grand chose ». Rendu à ce Point, Henri DURANTI serait « personnellement tenté de dire » que BP a été Franc-Maçon durant une période de son passage à l’armée anglaise (NDLR : ce qui n’est qu’une hypothèse, mais très vraisemblable) comme d’ailleurs la plupart des officiers anglais, mais aurait abandonné au profit de la jeunesse. Par contre, il est « à peu prés sûr » que ses frères ont continué d’appartenir à cette institution et l’auraient aidé à créer l’ossature du mouvement scout sur le modèle de la Maçonnerie.

Henri se lance enfin dans l’énumération de symboles communs à la F.M. et au scoutisme, il rappelle que des amis de BP tels Rudyard Kipling, Mac Laren, étaient maçons. il termine en espérant que des amis anglais pourraient mieux enquêter que nous, étant sur place, afin d’affirmer ou démentir cette rumeur, et il ajoute que s’il était prouvé que BP avait été maçon, cela ne diminuerait en rien l’estime et le respect qu’il lui porte.

Claude MARCHAL signale que la Duc de Glouster, patron de la F.M. anglaise, était le témoin de BP à son mariage et la parrain de son premier fils.

Yves ZACCHI nous envoie des photocopies d’articles sur le scoutisme parus dans 1) « La Franc-Maçonnerie démasquée » 2) ’La revue internationale des sociétés secrètes » 3) ainsi qu’une photocopie du fascicule -environ 50 pages A4- de Ben Hiram, ancien chef Éclaireurs de France et Franc-Maçon, ayant pour titre « Scoutisme et Franc-Maçonnerie », et portant en sous-titre : « Le scoutisme de Baden-Powell, sa méthode pré-initiatique, ses analogies avec la F.M. »

Nous choisissons de publier l’excellente étude préparée par Jean-Jacques GAUTHE sur ce sujet, établie à partir de sa documentation personnelle. Ce travail correspond bien à l’ensemble des réponses reçues, et fournit nombre d’informations complémentaires. Nous remercions Jean-Jacques qui, maintenant que cela lui est matériellement possible, nous offre sa collaboration à la revue.

L Desmaretz

 

SCOUTISME ET FRANC-MACONNERIE : BADEN-POWELL FUT-IL FRANC-MACON ?

par Jean-Jacques GAUTHE

Pour éviter de passionner le débat et afin de le resituer dans sa perspective historique, il parait nécessaire d’opérer quelques rappels sur la Franc-Maçonnerie. Son rôle en Grande-Bretagne ou en France sont très différents et il ne faut pas souffrir de « myopie historique » en utilisant la réalité historique d’un pays en l’appliquant à un autre.

LA FRANC-MACONNERIE. C’est en juin 1717 que se fonde la Grande Loge de Londres. Peu après, un texte célèbre, les « Constitutions d’Anderson », affirme que le franc-maçon « ne sera jamais un athée stupide ni un libertin irréligieux ». La Franc-Maçonnerie anglaise est donc clairement déiste. Elle ne se situe pas par rapport aux différentes confessions chrétiennes, mais croit au « Grand Architecte de l’Univers », en un Dieu créateur. En France, une évolution considérable a lieu à partir de 1877 au sein du « Grand Orient de France » : celui-ci renonce é l’obligation de croire en l’existence de Dieu et en l’immortalité de l’âme. C’est alors la rupture entre francs-maçons français et anglais.

Une de ses conséquences est une scission au sein du Grand Orient de France : en 1894 se crée une « Grande Loge de France » qui travaille « à la gloire du Grand Architecte de l’Univers » et est déiste. Une autre scission se produit en 1913 avec la création de la ’Grande Loge Nationale de France ». Également déiste, elle fut reconnue dès sa fondation par la Grande Loge Unie d’Angleterre, mère de toutes les loges. En langage maçonnique, seule la Grande Loge Nationale de France est régulière, les autres obédiences sont irrégulières. Pour la Grande Loge Nationale de France la croyance en un Dieu révélé est obligatoire. La Grande Loge de France est déiste, mais n’impose pas la croyance en Dieu aux adhérents.

Le Grand Orient de France, souvent perçu de manière inexacte comme représentant à lui seul toute la franc-maçonnerie, va jouer un rôle essentiel dans la vie politique du pays sous la 3éme République, dans la séparation des Églises et de l’État (1905), dans l’adoption des lois laïques. Anticléricaux militants, ses membres seront nombreux au sein des partis radicaux et socialistes.

En Angleterre, le rôle social de la Franc-Maçonnerie est très différent : « elle fait partie de l’ordre établi, de l’establishment (…). Être franc-maçon en Angleterre revient donc à marquer son incorporation la haute société, à afficher un certain standing » (Luc NEFONTAINE, pp.45-46). Les membres de la Famille royale y sont grands maîtres par droit de naissance. « Le roi Édouard VII répondit à une personne qui lui demandait s’il était satisfait d’être Grand Maître des Francs-maçons : cela fait partie des hochets auxquels ma fonction me donne droit » (Daniel BEREZSNIAK, p.73).

Si en France la Maçonnerie apparaît comme une société de pensée qui n’hésite pas à intervenir dans les grands débats de société (surtout le Grand Orient), la maçonnerie anglaise est essentiellement philanthropique, elle gère des hôpitaux ou des organismes d’entraide.

L’Église Catholique a pris position très tôt par rapport à la Franc-Maçonnerie : en mai 1738, le pape Clément XII la condamne par la constitution « In eminenti ». Le pape dénonçait le secret et le serment maçonniques et les suspectait d’hérésies. Au cours des 18éme et 19éme siècles, douze condamnations de la Franc-maçonnerie seront prononcées par l’Église entraînant l’excommunication, confirmée par le code de droit canon de 1917. Le nouveau code de 1983 ne la mentionnera plus mais la Congrégation pour la Doctrine de la Foi rappellera le 26 novembre 1983 que « les principes de la Franc Maçonnerie ont toujours été inconciliables avec la doctrine de l’Église » et que les catholiques qui en sont membres sont en état de péché grave. En France, en raison de l’action anticléricale du Grand Orient, l’opposition Eglise-Maçonnerie a pris une forme particulièrement virulente, principalement jusqu’en 1939.

BADEN-POWELL : FRANC-MACON AU RITE ECOSSAIS ?

On peut d’abord noter qu’aucune des biographies de BP existant en français ne semble examiner cette question. Aucune ne prend d’ailleurs de recul sur la vie du fondateur et toutes sont de pieuses hagiographies où BP ne semble jamais avoir fait référence à la Franc-Maçonnerie. Mais n’oublions pas que la plus grande partie de ces biographies n’a jamais été traduite. Certains auteurs affirment que BP était franc-maçon. Citons par exemple Henri VIAUX dans son remarquable ouvrage « Aux sources du scoutisme français », p. 164 ; Philippe LANEYRIE dans son livre « Les Scouts de France », p.55, et dans son interview à l’hebdomadaire « La Vie » du 26 juillet 1990. Certains francs-maçons soutiennent aussi cette thèse. D’autres affirment exactement l’inverse ; citons notamment le « Dictionnaire de la F.M. » de Daniel LIGOU, énorme volume de 1300 pages et ouvrage essentiel sur le sujet. La qualité maçonnique de BP y est qualifiée de « légende solidement établie » dans un article « Scoutisme », pp.1094-1095, comprenant par ailleurs de nombreuses erreurs. Le « Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie et des Francs-Maçons » d’Alec MELLOR, dit la même chose.

Un point peut déja être remarqué : si BP était franc-maçon, il ne le fut certainement pas au rite écossais, mais au rite émulation. Les Francs-Maçons ont en effet différents rites pour leurs cérémonies, comme il existe dans l’Église catholique différentes liturgies et différents rites : rite latin, rite maronite, rite copte … Un rite est en Maçonnerie une présentation particulière de celle-ci, se distinguant des autres rites par sa forme. Il existe des dizaines de rites maçonniques différents. Or, en Grande Bretagne, le rite principal est le rite « émulation », de loin le plus répandu. Le rite écossais (terme recouvrant en fait une multitude de rites dérivés de l’écossisme) n’a rien … d’écossais et semblerait être apparu en France au 18éme siècle. Il est inutilisé en Grande Bretagne.

Alors, BP fût il franc-maçon ? Une réponse définitive ne semble pas possible actuellement. Mais cependant plusieurs éléments du scoutisme présentent de curieuses analogies avec la Maçonnerie :

  • DES ÉLÉMENTS EXTÉRIEURS : Les rituels, surtout celui de la Promesse décrite dans « Éclaireurs », le signe secret de l’Éclaireur (c’est la définition du salut scout dans le Livre des Louveteaux, le Livre de l’Éclaireuse, et Éclaireurs… tout au moins dans leurs traductions françaises !), la chaîne d’union dans les rassemblements, les cris de patrouilles, les trois « grades » des scouts (aspirant, 2éme classe, 1ére classe, les Francs-maçons ayant les grades d’apprenti, compagnon, maître), le nom des louveteaux (qui désignent en maçonnerie le fils d’un franc-maçon) : tout ceci rappelle les signes extérieurs de la maçonnerie.
  • DES ÉLÉMENTS INTÉRIEURS : La méthode scoute peut s’apparenter à la méthode ésotérique. Le scoutisme peut par sa méthode être perçu comme un système initiatique, ce qu’est justement la Franc-Maçonnerie. Le parallèle entre la promesse scoute et l’initiation maçonnique est facile. Et surtout, ce sont les finalités du scoutisme qui peuvent démontrer son aspect initiatique. Le scoutisme propose à l’enfant de s’emparer de la règle morale et de l’intérioriser : le scoutisme prend les enfants comme moyen et comme but de l’éducation. La Franc-maçonnerie fait la même chose de ses membres. « Matière première et outil, le franc-maçon est le produit de son travail » écrit Armand BEDARRIDE, maçon érudit … très intéressé au scoutisme. La proximité des positions religieuses de la Franc-Maçonnerie anglaise et du scoutisme sont aussi à noter : ces deux institutions se référent à un déisme, à l’existence d’un Dieu, sans beaucoup plus de précision. « Nous insistons sur un point : le garçon doit observer et mettre en pratique la religion qu’il professe, quelle qu’elle soit » écrit BP dans Éclaireurs. Pour BP, le scoutisme doit amener les enfants à apprendre par eux-mêmes, à se discipliner eux-mêmes, sans intervention extérieure. Fait peu connu, il existe plusieurs textes sur le thème « Scoutisme et Franc-maçonnerie ». La revue maçonnique « La chaîne d’Union » publia en 1938 un texte de 32 pages signé DESCHAMPS et intitulé « Scoutisme et Franc-Maçonnerie ». II s’agit très vraisemblablement d’un texte de Pierre DESCHAMPS, Commissaire Régional Éclaireurs de France, franc-maçon au Grand Orient de France et membre de la Ligue de l’Enseignement. Ce texte dresse un très intéressant parallèle entre la méthode scoute et la méthode initiatique. La même revue « La chaîne d’Union » publia en 1950 un autre texte intitulé « Le scoutisme w par la Franc-Maçonnerie » et signé BEN HIRAM, (NDLR : déjà cité) ce qui signifie vraisemblablement le fils d’Hiram, Hiram étant un personnage biblique dont la légende est l’un des mythes fondateur de la maçonnerie. Ce texte de 1950 est très proche de celui de 1938, bien que beaucoup moins agressif envers les Scouts de France et l’Église catholique. DESCHAMPS terminait en effet son texte en écrivant « Quand un franc-maçon s’intéresse au scoutisme, il ne fait que veiller sur la croissance d’un enfant dont les liens de parenté avec la Franc-Maçonnerie sont certains, et que les adversaires de notre Ordre voudraient lui ravir ». Pour DESCHAMPS et BEN HIRAM, BP fut franc-maçon.

En sens inverse, le RP SEVIN, l’un des fondateurs des Scouts de France et théoricien du scoutisme catholique, consacre une annexe de son ouvrage principal « Le scoutisme », paru en 1922, à réfuter les liens entre scoutisme et maçonnerie. En d’autres endroits de son livre, plusieurs notations illustrent sa volonté de se démarquer de tout voisinage maçonnique. Évoquant les Louveteaux, il explique ainsi (p.167) « que leur nom déroute un peu les oreilles catholiques » ; p.303, il signale que es Scouts de France admettent le mot de Louveteaux « à regret » ; P.316, il affirme que ce mot n’a pas de consonance maçonnique, étant tiré du livre de Rudyard Kipling « Le livre de la Jungle ». Toutefois, le Père SEVIN ne précise pas que Kipling était un franc-maçon. Le « Livre de la Jungle » est par excellence un ouvrage initiatique !

D’autre part, en 1923, les Scouts de France diffuseront un argumentaire destiné à prouver que BP n’était pas franc-maçon et que le scoutisme n’était pas lié à la maçonnerie.

En France, la question du lien entre scoutisme et franc-maçonnerie donna lieu à une extraordinaire campagne da presse entre 1911 et 1914, dont les Éclaireurs de France, les Éclaireurs Français, et les Éclaireurs Unionistes feront les frais : des dizaines d’articles de presse, des brochures dénonceront l’influence maçonnique sur le scoutisme français naissant.

En 1916, le Chanoine CORNETTE, qui devait être en 1920 l’un des fondateurs des Scouts de France, déclarait à un Éclaireur Unioniste avec qui il parlait du scoutisme : « On m’a bien parlé de cela pour mes jeunes garçons catholiques, mais je n’en suis pas très partisan. Dans cette organisation, il doit y avoir de la Franc-maçonnerie ! ». Conséquence de cette situation : les Scouts de France rencontreront de vives oppositions dans une fraction du clergé catholique jusqu’en 1939. De nombreux évêques interdiront le scoutisme (au début des années 20) ou par la suite gêneront son développement dans leur diocèse : « Il fallût conquérir un à un les 86 docéses de France -chaque évêque est maître chez lui- et les dernières barrières ne tombèrent qu’en 1943 » écrivait Henri van EFFENTERRE dans son « Histoire du scoutisme » en 1947.

A mon avis, BP s’est inspiré de la Franc-maçonnerie dans le scoutisme. A titre personnel, je pensai qu’il fût franc-maçon, notamment en raison du rôle social de la maçonnerie en Grande Bretagne. Lucien Desmaretz m’a signalé récemment une piste intéressante : il existait dans Mafeking assiégée une loge maçonnique. Le journal publié dans la ville encerclée « The Mafeking Mail » rend compte de ses activités. Le numéro 76 du 21 février 1900, par exemple, nous apprend que le 18 février 1900 la Loge Australe n°2534 s’est réunie au Temple maçonnique de Mafeking, endommagé par un obus. Plusieurs maçons d’autres loges étaient présents. Mais le nom de BP ne figure pas parmi les membres présents, et je n’ai pour le moment aucune preuve à avancer pour appuyer cette thèse.

J’ai des contacts en Grande Bretagne qui me permettront, j’espère, de trancher définitivement cette question. L’insigne scout maçonnique du Jamboree d’Australie, publié par SC 19 et 23, semble bien montrer que des francs-maçons scouts se reconnaissent dans BP. Dernier point : BP fut il membre de la Société de théosophie ? Il y a de quoi ouvrir ici un autre débat sur l’aspect ésotérique du scoutisme.

(en plus des dictionnaires cités dans le texte) :

  • Paul NAUDON. La Franc-maçonnerie. Que sais-je, n.1064. aux PUF, 1988.
  • Daniel BERESNIAK. La Franc-maçonnerie. Ed Jacques Grancher. 1988. Sous forme de 33 questions réponses.
  • Luc NEFONTAINE. La Franc-maçonnerie. Collection Bref. Editions du Cerf.

Ouvrages Graphiques sur Baden-Powell, de langue française ou traduits en français (liste non limitative) :

  • André REVAL. Baden-Powell, Chef Scout. Coll. Cadet, Ed SEMP
  • E.E.REYNOLDS. Baden-Powell, biographie, Edtions Delachaux, 1945
  • E.E. REYNOLDS. B.P., petite biographie Pour les scouts, Ed Delachaux,1946
  • Marie-Claude BLANCHET. Lord Baden-Powell of Gilwell. Badef-Dufour, 1947.
  • Robert BASTIN. Lord Baden-Powetl of Gilwell, citoyen du monde. SPES, 1952.
  • Robert BASTIN. Baden-Powell, le maître de l’aventure. Marabout-Junior, rt. 96
  • Jean MAUDUIT. Baden-Powell. Coll. Meneurs d’hommes, Table Ronde, 1962.