Les Constitutions Secrètes (1761)

Si tu es sincère Maçon,
Ouvre et lis avec réflexion !
Mais ? N’observe pas pourquoi,
Et tais-toi !
Commence par la tête !
Finis par les pieds !
Mais ? Ne touche pas au corps !

Elles contiennent les trois Rits, Ancien, Moderne et Écossais, de la Franche Maçonnerie Royale et Militaire, sur les deux Hémisphères.

FRÉDÉRIC III, ROI DE PRUSSE,
Souverain Grand Commandeur de l’auguste Sénat.
GRANDES CONSTITUTIONS SECRÈTES

OU
RÈGLEMENTS
DES

Souverains Grands Inspecteurs Généraux,
33ème DEGRÉ,
GRANDS COMMANDEURS A VIE
DE
LA FRANCHE ET ROYALE MAÇONNERIE ANCIENNE ET MODERNE
SUR

LES DEUX HÉMISPHÈRES ;
CONSTITUÉES A

PARIS, YORK ET BERLIN

 

ARTICLE I.
Symbolique
Un Souverain Grand Inspecteur Général 33ème degré a le pouvoir de faire des Maçons en loges, collèges, conseils, chapitres, souverain grand conseil, consistoire et Sénat. Il a la prérogative d’être Souverain Commandeur à vie de toute la Maçonnerie, mais il ne peut transférer ce droit qu’à un Souverain Député Grand Inspecteur Général 33ème degré comme lui, et qu’il jugerait capable de faire exécuter et remplir les pouvoirs qu’il lui laisserait en main. Il faut donc pour cela, qu’il connaisse en ce frère une volonté bien prononcée à faire ponctuellement exécuter les Constitutions Secrètes, et qu’il soit vigilant à donner connaissance de ce qui se fait au Souverain Grand Inspecteur Général 33ème le plus près de lui, ou à défaut, en droiture au premier Grand orient, soit ancien soit moderne, de Paris, Berlin ou York.

 

ARTICLE II.
Symbolique
Les Souverains Députés Inspecteurs Généraux ont aussi le pouvoir de nommer des Députés, en raison des facultés intellectuelles qu’ils voient dans les Chevaliers ou Princes qu’ils veulent ou qu’ils ont besoin d’instituer et de constituer. Ils leur délivrent les pouvoirs nécessaires, afin de visiter le pays où ils se trouvent, et qu’ils puissent se présenter aux loges, collèges, conseils, chapitres, souverain grand conseil et consistoire, pour y prendre connaissance de leurs travaux , voir s’ils se conforment aux Constitutions des Grands Orients qui leur ont été délivrées ; à la charge de chaque Député de faire part sur le champ à son Grand Commandeur de ce qui se passe, soit en bien, soit en mal, et s’ils s’écartaient des Règlements alors le Souverain Grand Inspecteur Général se transporterait sur les lieux, s’y ferait reconnaître, e t s’il se trouvait des esprits opiniâtres et tellement entêtés de leurs fausses connaissances qu’il ne pût les amener à son but, il en écrirait à toutes les loges de la correspondance, aux trois orients susdits en motivant dans ses planches le jugement qu’il aurait rendu, soit qu’il ait démoli , interdit ou cassé ce qu’ils auraient fait. Les Grands Orients déclarent de suite le jugement du Grand Commandeur valide, en instruisant les loges de la correspondance, pour qu’elles aient à s’y conformer, et les Constitutions s’imposent d’elles mêmes.

 

ARTICLE III.
Symbolique
Le Souverain Grand Inspecteur Général ou Grand Commandeur a les mêmes droits que le Grand Orient ou Sénat. Il peut suspendre, interdire, casser, annuler tout ce qui sera contraire aux Règlements. Il ne saurait trop étendre sa surveillance sur les loges bleues. C’est là principalement que se commettent les plus grands abus. Beaucoup méconnaissent les pouvoirs de quantités de frères qui possèdent les hautes dignités. Les maîtres de ces loges ne sauraient trop prendre de précautions pour éviter ces écarts, auxquels se laissent entraîner des maçons qui, quoique n’étant point élevés en grade, se croient maîtres absolus de leur conduite. Aussi est-ce en raison de cela que l’on a constitué à vie les Souverains Grands Inspecteurs Généraux que l’on a nantis des plus illimités pouvoirs, afin qu’ils corrigent les erreurs et arrêtent les progrès du vice.

 

ARTICLE IV.
Collège
Tout Souverain Grand Député Inspecteur Général a le pouvoir d’instituer et de constituer des loges, collèges, conseils, chapitres, souverain grand conseil, consistoire et Sénat, de faire des maçons au dehors et même en loge s’il le juge à propos ; de les élever en grades en leur faisant remettre les métaux déterminés entre les mains du trésorier ; sans que le président ni l’atelier puisse lui faire la plus légère représentation à ce sujet, sans se mettre dans son tort, et sous le coup de la plus sévère réprimande. Si le président se trouvait posséder la même dignité, alors le plus ancien dans l’endroit a la préséance ; mais par décence, et faveur spéciale, le plus ancien offre toujours sa place et ses prérogatives au visiteur qui à son tour doit en agir avec la même honnêteté et décence. Après la séance, le visiteur qui est Souverain Député Grand Inspecteur Général doit demander la soumission des travaux, qui doit lui être à l’instant présentée ; et s’il y trouve quelque chose qui ne soit pas dans l’ordre, il fait paisiblement ses observations, et fait en sorte de la faire corriger.

 

ARTICLE V.
Collège
Les Souverains Grands Inspecteurs Généraux Grands Commandeurs sont absolument les maîtres de l’Art Royal Militaire de l’Ancienne et Moderne Maçonnerie sur les deux Hémisphères. Ce sont eux qui la commandent et la régissent. Ils en soutiennent la dignité et en perpétuent la pureté des maximes. Ils la préservent de la dépravation, et répriment les désordres qui pourraient avoir lieu dans son sein. Quoique cet Ordre sublime se soit toujours soutenu avec splendeur et même avec applaudissement, pour mieux le maintenir et pour la conservation du Saint Empire, l’auguste Sénat a jugé à propos de constituer les Souverains Grands Inspecteurs Généraux.

 

ARTICLE VI.
Collège
Tout Commandeur a aussi le droit de faire des Règlements et Statuts pour les loges, collèges, conseils, chapitres, souverain grand conseil et consistoire, à seule fin de supprimer tous les abus qui pourraient exister. Ses règlements doivent être adoptés à l’unanimité et sans restriction ; et s’il éprouvait la moindre désobéissance dans leur acceptation, il en écrira de suite aux Grands Orients qui, sur sa plainte, retireront les Constitutions accordées.

 

ARTICLE VII.
Collège
Les Souverains Commandeurs sont chargés d’instaurer la paix et l’union entre des frères qui ne seraient pas d’accord de même qu’entre des loges d’un même endroit qui auraient quelques difficultés entre elles. Ils font en sorte de les amener à parfaire union et bonne intelligence, par la voix de la douceur, de la franchise et de la fraternité, et si l’une de ces loges ou toutes les deux se refusent à reconnaître l’autorité et la médiation du Souverain Grand Inspecteur Général, le cas alors devient grave, et la cassation ne peut être évitée. Car méconnaître un Souverain Grand Inspecteur Général, c’est méconnaître les fondateurs de l’Art Royal, ceux qui lui ont donné naissance, et enfin ceux qui en étaient les dépositaires et qui l’ont conservé jusqu’à ce jour.

 

ARTICLE VIII.
Collège
La dignité d’un Souverain Grand Inspecteur Général ou Commandeur est à vie. Elle émane des trois Orients, Ancien, Moderne et Écossais. C’est pour cela qu’un Souverain Prince Commandeur ou Souverain Grand Inspecteur Général a tous les droits et pouvoirs sur toute la Maçonnerie des deux mondes, dont il est le chef suprême, représentant lui-même personnellement les trois Grands Orients.

 

ARTICLE IX.
Conseil
Les présentes Constitutions Secrètes sont émanées de notre Puissant et Illustre Frédéric III, roi de Prusse, Grand Maître Souverain en Chef de l’armée des Souverains Princes et Chevaliers de l’Aigle Blanc et Noir y compris les prussiens, les anglais et les français, de même que les Chevaliers Adeptes du Soleil, du Liban, de Royal Hache, de Rose Croix, de Saint André, Chevalier d’Orient et d’Occident, de Jérusalem, Grands Élus Parfaits, Royal Arche, Marque et Passé Maître, etc., etc., etc. Tout Souverain Grand Inspecteur Général 33ème exercera les mêmes droits que les Grands Orients. Il fait respecter les Règlements, tient la main à leur exécution, afin que le dépôt du Saint Empire soit conservé à perpétuité.

 

ARTICLE X.
Conseil
Toutes loges, collèges, conseils, chapitres, etc. , qui ne se conformeront pas aux présentes Constitutions Secrètes, c’est-à-dire aux trois Rites, Ancien , Moderne et Écossais, sont dans le cas de cassation et sans réplique. De plus, si l’un de ces trois Rites voulait méconnaître l’autorité d’un Souverain Grand Inspecteur Général Commandeur de l’Ordre, il lui sera présenté seulement l’article qui le condamne sans lui donner connaissance de la totalité des présentes Constitutions Secrètes qu’on ne doit exhiber qu’à un Grand Commandeur de l’Ordre ; et si on ne pouvait le convaincre de ses torts par exhibition du présent titre et article, on emploiera des arguments de modération : et enfin, si l’opiniâtreté continue, il sera de suite destitué et cassé à jamais.

 

ARTICLE XI.
Conseil
Quand un Souverain Député Inspecteur Général Commandeur se présente à la porte d’une loge, d’un collège, d’un conseil, d’un chapitre, etc., etc., le président en doit être instruit d’avance, de suite il fait former la voûte d’acier, et il envoie sept frères armés d’une étoile chacun, de même que de leurs glaives et des drapeaux du local, observant qu’il faut que le frère porteur du drapeau possède le grade du drapeau dont il est armé. Les frères de la députation font un discours au Souverain Commandeur, et l’introduisent sous la voûte d’acier, jusqu’au trône où étant rendu, le président lui offre son maillet, qu’il accepte, s’il le veut, pour le moment, et s’il ne le veut pas, il remercie le président et prend place à sa droite.
On n’a pas le droit de tuiler un Souverain Grand Commandeur. Il fait son entrée comme un Chevalier Kadosh : et de plus, lorsqu’il est en loge ou en chapitre, etc., etc., il a le droit d’y commander, s’il voit que les travaux ne sont pas conformes aux Règlements.

 

ARTICLE XII.
Conseil
Le Souverain Sénat s’assemblera par quartier, s avoir le 7 juin, le 7 septembre et le 7 décembre. Tous les Souverains Grands Inspecteurs Commandeurs de l’Ordre s’y réuniront pour rendre compte chacun de sa mission, des travaux qu’il a fait et ce qu’il a reçu des Souverains Commandeurs qui sont en voyage dans des pays éloignés. A chaque assemblée de quartier, le Souverain Sénat des Souverains Grands Inspecteurs Généraux Grands Commandeurs, sur le rapport ou la plainte qui lui est présenté par un Souverain Grand Inspecteur Général Grand Commandeur, prend un nouvel arrêté sur la loge, le conseil, collège, chapitre, grand conseil, consistoire et Sénat, dont il s’agit.

 

ARTICLE XIII.
Conseil
Les Souverains Grands Inspecteurs Généraux Grands Commandeurs sont créés par le Souverain Sénat, qui nomme aussi neuf commissaires Grands Présidents et Grands Orateurs des augustes consistoires, possédant le sublime grade de Souverain Commandeur, pour pouvoir faire exécuter et maintenir ce que prescrivent les Grandes Constitutions Secrètes dont on ne peut donner connaissance qu’à un Souverain Député Grand Inspecteur Général Grand Commandeur, et jamais à aucun autre, sous quelque prétexte que ce soit.

 

ARTICLE XIV.
Conseil
Tout Souverain Député Grand Inspecteur Général Grand Commandeur a le droit de délivrer des Constitutions définitives depuis le Symbolique jusqu’au 33ème degré, sans qu’aucun Chevalier ou Prince ne puisse faire la moindre observation. Tels sont nos vœux et nos intentions, voulant et prétendant que les Grandes Constitutions soient mises à exécution dans l’intégralité de leur contenu.

 

ARTICLE XV.
Conseil
Les ratifications se font par le Souverain Sénat, tant pour les Patentes de Souverain Député Grand Inspecteur Général Grand Commandeur, que pour les Constitutions.
Mais à défaut de ratification, lorsqu’un corps est constitué par le Souverain Commandeur, les Lettres de Constitution délivrées par lui sont aussi authentiques que celles du S é n a t , et portent d’avance leur ratification. Tous les pouvoirs dont un Souverain Commandeur est revêtu l’autorisent à agir ainsi qu’il le fait.

 

ARTICLE XVI.
Chapitre
Chaque Souverain Député Grand Inspecteur Général Grand Commandeur aura deux registres, l’un pour ces Règlements, Constitutions et créations, l’autre pour les procès-verbaux, les plaintes, les arrêtés et autres objets de cette nature, à seule fin d’y avoir recours au besoin. Il aura toujours la précaution d’y faire signer les officiers dignitaires de la loge ou du collège, conseil, chapitre, souverain grand conseil, etc., et afin de mieux constater l’exactitude de ses travaux et la régularité de ses actes officiels.

 

ARTICLE XVII.
Chapitre
Un Souverain Grand Inspecteur Général Grand Commandeur doit être sobre, modéré et, jusqu’à un certain point, pacifique ; sans partialité ; grand observateur des lois, strict dans l’exercice de ses pouvoirs éminents ; sévère quand le cas l’exige. Il doit inculquer les principes de sagesse de manière à faire respecter l’Ordre Royal et à faire suivre les traces des premiers patriarches, qui furent nommés les Élèves de la Perfection ; dont les instructions et les intentions furent toujours que les Anciennes et Secrètes Constitutions de l’Ordre auguste seraient entièrement et à jamais conservées et observées.

 

ARTICLE XVIII.
Chapitre
Les Souverains Grand Inspecteurs Généraux Grands Commandeurs sont obligés de faire observer les fêtes des chapitres qui sont pratiquées six fois par an, et sont d’obligation. On consultera les Règlements du Souverain Chapitre de Royal Arche ainsi que ceux du Souverain Chapitre de Rose-Croix. Dans les deux chapitres on est tenu à la charité envers les pauvres, et d’une façon générale à remplir tous les devoirs qui incombent à chacun. C’est au Souverain Grand Inspecteur Général à surveiller et à faire exécuter tous les Règlements qui y sont relatifs.

 

ARTICLE XIX.
Souverain Grand Conseil
Le Souverain Inspecteur Général Grand Commandeur aura soin de faire munir le Souverain Grand Conseil de Lettres-Patentes de Constitution, qu’il délivrera et fera délivrer par l’auguste Sénat des Souverains Commandeurs.
Il est expressément ordonné à chaque Souverain Grand Inspecteur Général Grand Commandeur de ne point communiquer avec un Souverain Grand Conseil qui n’aurait pas de Lettres de Constitution, et de ne correspondre avec aucun qu’après avoir pris connaissance de ses Lettres-Patentes de Constitution, après quoi il pourra correspondre avec lui et même le surveiller.

 

ARTICLE XX.
Souverain Grand Conseil
Personne au monde ne peut engager de procédure à l’encontre d’un Souverain Inspecteur Général Grand Commandeur, ni même lui faire subir aucune pénitence. Il se l’impose lui-même ; et c’est à la Cour Souveraine des Grands Commandeurs que s’évoquent les causes qui le concernent. Lorsqu’un Souverain Commandeur, 33ème degré, est sur le point de s’asseoir en loge, collège, conseil, etc. , il fait seulement une profonde inclination de la tête au président, qui la lui rend : puis il salue de même l’atelier.
Quand il y a plusieurs Souverains Commandeurs, et qu’un autre entre, ils restent assis, et celui-ci, ayant pris place, salue les autres avant de saluer le président de la loge ou du conseil ; et ils lui rendent pareillement le salut.

 

ARTICLE XXI.
Souverain Grand Conseil
Les Souverains Commandeurs, 33ème degré, en quelque loge qu’ils se trouvent, sont toujours admis le chapeau sur la tête et l’épée au côté, qu’on ouvre ou qu’on ferme [les travaux] . Ils sont exempts de toutes questions ou, pour mieux dire, selon leur propre volonté ; car quand ils veulent s’en exempter, ils n’ont qu’à prendre leur épée dans la main. Comme marque de privilège et d’honneur, on leur désigne un fauteuil situé à côté du président, à sa droite.

 

ARTICLE XXII.
Souverain Grand Conseil
(De l’ancienneté des Grandes Constitutions Secrètes. De l’origine exacte de nos symboles ; et de quelle source émanent nos cérémonies et mystères).
Les Assidéens, secte juive, était divisés en Rahamim, ce qui veut dire « Miséricordieux », et en Tsadikim, ce qui veut dire « Justes ». Ils furent les prédécesseurs et les frères des Esséniens et des Pharisiens. Pour parvenir à l’état de sainteté et de pureté ils faisaient au-delà de ce que la loi leur prescrivait. Leurs Règlements Secrets le dénotent assez clairement. Les Athéniens, à qui ils furent transmis par la tradition orale appelaient cette doctrine Mvstikov(Mystikon), c’est-à-dire « Philosophie Sublime ». Ces mêmes règlements n’étaient confiés qu’aux Grands Commandeurs de leur Ordre ; qui ne les transmettaient qu’à des personnes qui en étaient juges dignes, et dont ils étaient préalablement bien assurés.

 

ARTICLE XXIII.
Souverain Grand Conseil
Toute loge, collège, conseil, chapitre, Souverain Grand Conseil et Consistoire qui méconnaîtrait l’autorité et le pouvoir d’un Souverain Grand Commandeur, serait premièrement interdite, secondement cassée et annulée jusqu’à un jugement définitif de la Cour Souveraine, que le Souverain Grand Commandeur instruirait, étant entendu que sa sentence serait dans tous les cas confirmée. Et alors chaque frère de l’atelier incriminé ainsi que son président seront dépouillés de toutes les pièces constatant leur état maçonnique et renvoyés dans la vie profane.
Toutes les loges, collèges, conseils, etc. , en seront avisées par un tableau que le Souverain Grand Commandeur leur adressera, afin qu’ils évitent à l’avenir d’admettre en leur sein aucun de ces frères, s’ils osaient se présenter.

 

ARTICLE XXIV.
Souverain Grand Conseil
Tout Député Grand Inspecteur Général Grand Commandeur a le droit de visiter les loges, collèges, conseils, chapitres, Souverains Grands Conseils et Sénat de l’Ancienne et Moderne Franche Maçonnerie, d’inspecter, visiter leurs travaux, scruter les registres, dresser des procès-verbaux et de les faire signer par les officiers dignitaires, conformément aux présents pouvoirs.
Chez les Esséniens son nom était « Hanashia », qui veut dire « Interprète des choses secrètes et saintes, et porteur des grands pouvoirs de l’Ordre ».

 

ARTICLE XXV.
Souverain Grand Conseil
Aucune loge, collège, conseil, Souverain Grand Conseil, chapitre ou consistoire, si elle n’est constituée par un Grand Orient, ou par un Souverain Député Grand Inspecteur Général Grand Commandeur, n’a le droit de pratiquer des réceptions et initiations à moins d’avoir demandé des Lettres de Constitution, et s’il se trouve dans l’endroit quelque Souverain Commandeur elle doit se présenter à lui et lui rendre compte de ses opérations et de ses démarches. Elle évite alors un voyage, d u fait que le Souverain Commandeur la constitue comme bon lui semble et la met à même de poursuivre ses travaux , sans avoir d’autre soumission à faire à qui que ce soit.

 

ARTICLE XXVI.
Grand Conseil
Toute loge, collège, conseil, souverain chapitre, Souverain Grand Conseil, tant de l’Ancienne que de la Moderne Maçonnerie, qui voudra augmenter de grade, s’adressera au Souverain Commandeur, si toutefois il s’en trouve un dans l’endroit ou dans les environs ; et à défaut, il ne pourra obtenir ce qu’il veut qu’en s’adressant au Souverain Grand Orient .
Tout Souverain Commandeur qui instituera ou constituera des loges, collèges, conseils, chapitres, Souverains Grands Conseils, peut nommer lui-même les frères qu’il jugera les plus capables aux plus hautes Dignités, telles que celles de Président, Premier et Deuxième Surveillants, Orateur et Secrétaire.

 

ARTICLE XXVII.
Grand Consistoire
Tout Chevalier Prince de Rose-Croix qui ferait des maçons, devra s’instruire s’il n’y a pas quelque frère Souverain Commandeur dans l’endroit ; et s’il s’en trouvait, il ira à lui et se fera connaître, et il le priera en même temps de vouloir bien régulariser les maçons qu’il aurait pu faire.
Le Souverain Commandeur ne peut se refuser à accorder au Chevalier Rose Croix la satisfaction qu’il demande ; il les régularise de suite, et approuve le travail du Chevalier Rose Croix.

 

ARTICLE XXVIII.
Grand Consistoire
Quand un Souverain Grand Commandeur ou Grand Inspecteur Général 33ème degré constituera un Souverain Grand Conseil, il faudra qu’il fasse bien attention à remplir les principaux offices du Souverain Grand Conseil de Kadosh par des Chevaliers lettrés. Il devra considérer qu’il y a dans ce grade quatre appartements ; le trône occupé par le Grand Maître ; un Grand Député à sa droite ; le Grand Expert à sa gauche ; le Grand Garde des Sceaux à l’angle droit, conjointement avec le Grand Secrétaire ; le Grand Orateur et le Grand Trésorier à l’angle gauche ; le Grand Maître de Cérémonies à la droite du Grand Secrétaire ; et pour le reste il aura soin de se conformer aux Grandes Instructions.

 

ARTICLE XIX.
Grand Consistoire
Les Grands Commandeurs de l’Ordre sont aussi ceux de la Religion, et même quelque chose de plus. Leur but s’étend plus loin, et il n’est pas étonnant que beaucoup d’individus, qui n’en peuvent apprécier l’importance et l’utilité en cherchant à le découvrir, ne voient qu’à travers mille nuages fort épais. On doit avoir un soin bien scrupuleux de n’instruire de cet important secret que des personnes sûres que l’on connaît bien particulièrement, dont la discrétion est à toute épreuve, la capacité bien reconnue, la vie et les mœurs irréprochables, et la probité au-dessus de tout soupçon ; c’est-à-dire des hommes parfaitement vertueux ; car telles sont les qualités que l’on doit rechercher.

 

ARTICLE XXX.
Grand Consistoire
Tout Souverain Député Grand Inspecteur Général Grand Commandeur doit avoir dans son registre le modèle de toutes espèces de Lettres de Constitution, depuis le Symbolique jusqu’à et compris le 33ème degré, des Rites Ancien , Moderne et Écossais ; et ce pour pouvoir en délivrer selon le besoin.

 

ARTICLE XXXI.
Souverain Sénat du 33ème degré
Les Souverains Grands Inspecteurs Généraux Grands Commandeurs du Saint Empire sont les dépositaires et les conservateurs des Grandes Constitutions Secrètes que sont les décrets du 33ème degré, lesquels existent depuis que le monde est monde. Ces Illustres et Admirables Commandeurs ont juré et prêté le plus terrible des serments de se conduire de manière à faire chérir l’Ordre Royal et Militaire de l’Ancienne et Moderne Maçonnerie, et de faire obéir à ses lois ; et de se conformer à, et d’exécuter, tout ce qui pourra concerner le bien-être de l’Ordre en général.

 

ARTICLE XXXII.
Souverain Sénat du 33ème degré
Chaque Souverain Grand Inspecteur Général Grand Commandeur doit faire exécuter à la lettre les Règlements, Statuts et Constitutions des divers grades que chacun possède. Il doit lui-même, personnellement , prêter le serment de ne donner copie des Règlements Secrets du 33ème degré à aucun maçon du monde, sans en excepter les Chevaliers Kadosh et les Princes du Royal Secret, à moins d’en avoir obtenu l’expresse permission du Souverain Sénat.

 

ARTICLE XXXIII.
Souverain Sénat du 33ème degré
Nos ancêtres Commandeurs se sont servis de paraboles pour nous instruire ; mais le sens de leurs écrits n’est pas fait pour être compris par tous ceux qui peuvent les lire. L’erreur, l’ignorance et la superstition sont le partage de ceux qui veulent essayer leurs forces contre la Raison , et contre les principes moraux de la Franche Maçonnerie.
La Maçonnerie n’a pas été jetée au hasard. Son type annonce un but moral .
Ô hommes ! Ô vous qui deviez être nos semblables ! N’encenserez-vous jamais que de vaines idoles ? Faut-il que le temple de la Vérité soit si désert ? Institution ancienne et sacrée, la Franche Maçonnerie vous offre les moyens de voir, mais les hiéroglyphes qu’elle place devant vos yeux vous sont inutiles. Le temple se dresse ouvert ; le bandeau tombe de vos yeux, et pourtant vous ne voyez pas. Qu’on vous demande : « Qu’avez-vous vu ? » Vous répondez : « Rien ».
Eh bien ! Apprenez que l’objet de nos recherches est de détruire le mensonge, et de connaître la vérité. Tous les Souverains Grands Inspecteurs Généraux Grands Commandeurs de l’Ordre sont tenus d’avoir toujours avec eux les présentes Constitutions Secrètes, pour s’en servir au besoin.
En [Et] y avons apposé le sceau de nos Illustres Souverains Commandeurs du 33ème degré, du Souverain Sénat, et celui de notre Grand Conseil, à l’orient de Paris, sous le C. C. [Celestial Canopy], l’an de la Vraie Lumière 5761 ; en vulgaire le 27ème août 1761 ; en hébreu lvla [Eloul] le 27ème, 1761 . Et signé comme suit :

Maximilien de Saint Simon
Chaillou de Joinville,

Gø Pø , 33ème degré.
Gdø Comø, 33ème degré.

Comte de Choiseul
Topin

Gdø Comø, 33ème degré.
Grand Ambassadeur, Prince Maçon.

Bouchier de L[enoncourt]
Le Souverain Prince de Rohan

Prince Maçon.
Prince Maçon.

Dubantin
Brest de la Chaussée

Prince Maçon.
Snø Prince.

Je certifie, moi, Alexandre Auguste de Grasse, Souverain Député Grand Inspecteur Général et Souverain Grand Commandeur à vie des Isles du Vent et sous le Vent. Je certifie, dis-je, que les présentes Constitutions Secrètes sont conformément à celles du Souverain Grand Commandeur Stephen Morin dont copie a été transcrite sur mon registre au Grand Orient du Cape, le 8ème jour du 5ème mois, appelé zvmt[Tamouz], près le CøCø, l’an de la Vraie Lumière 5562, 8 juillet, 1802.

Signé, Auguste de Grasse,
Grand Commandeur.

LE NEC PLUS ULTRA

Constitutions Secrètes extraites de l’ouvrage d’Albert Pike :
The Ancient and Accepted Scottish Rite of Freemasonry, publié en 1872,
Transcription du texte français réalisée par Gø Cø (8 octobre 2004).

La Circulaire aux Deux Hémisphères (Déc. 1802)

UNIVERSI TERRARUM ORBIS ARCHITECTONIS GLORIA AB INGENTIS

Deus Meumque Jus

ORDO AB CHAO

 

De l’Orient du Grand et Suprême Conseil des Très Puissants Souverains,
Grands Inspecteurs Généraux, sous la Voûte Céleste du Zénith situé par 32 deg. 45 Min. de L.N A nos Illustres, très Vaillants et Sublimes Princes du Royal Secret, Chevaliers K.H, Illustres Princes et Chevaliers, Grands, Ineffables et Sublimes Maçons, Francs Maçons Acceptés de tous les degrés, Anciens et Modernes, répandus à la surface des deux Hémisphères. A tous ceux auxquels parviendra cette correspondance : Santé Constance et Vigueur

Lors d’une assemblée de Souverains Grands Inspecteurs Généraux en Conseil Suprême du 33e degré, dûment et légalement réunie, tenue dans la Chambre du Grand Conseil, le 14e jour du 7e Mois appelé Tisri 5563, l’an de Vraie Lumière 5802, et 10e jour d’Octobre 1802 de l’Ère chrétienne. Union Plénitude et Sagesse

Le Grand Commandeur a informé les Inspecteurs qu’ils avaient été convoqués afin de prendre en considération l’opportunité d’adresser aux Grandes Loges Symboliques, aux Grandes Loges Sublimes et aux Grands Conseils répandus sur les deux Hémisphères, des Lettres circulaires expliquant l’origine et la nature des Degrés Sublimes de la Maçonnerie et leur institution en Caroline du Sud.

Une proposition à cet effet fut alors adoptée sur-le-champ, et une commission, composée des Illustres Frères le Dr. Frederick Dalcho, le Dr. Isaac Auld et M. Emmanuel De La Motta, Grands Inspecteurs Généraux, fut nommée pour rédiger et soumettre cette lettre au Conseil lors de sa prochaine tenue.

A l’assemblée des Souverains Grands Inspecteurs Généraux en Conseil Suprême du 33e &c. &c. &c. Ie 10e jour du 8e Mois appelé Chislev 5563, an de la V. L.. 5802, ce 4e jour de Décembre 1802 de l’Ère chrétienne. La Commission, qui avait été saisie de ladite résolution, soumit respectueusement au Conseil le Rapport suivant :

Retracer le cours de la Maçonnerie depuis l’époque la plus lointaine et fixer avec précision les dates de la constitution de chacun des degrés, relève de la plus grande difficulté. En tant que Maçons Symboliques, nous faisons remonter notre origine à la Création du Monde, lorsque le Créateur Tout-Puissant, le Grand Architecte de l’Univers, instaura les lois immuables qui ont donné naissance aux Sciences.
Des nécessités et besoins communs poussèrent nos frères originels à rechercher assistance mutuelle. La diversité de leurs aptitudes, dons et inclinations les rendit, dans une certaine mesure, dépendants les uns des autres, et c’est ainsi que se constitua la société profane ; il s’ensuivit tout naturellement que les hommes de dispositions et de caractères semblables s’associèrent plus intimement, ce qui donna naissance a des institutions se rapportant à leurs desseins et adaptées à leur esprit ; ceci aboutit à l’exclusion de ceux qui, par leurs aptitudes, leur tempérament ou leur condition, étaient incapables de participer au savoir des autres, ou inutiles, voire dangereux au bien-être de l’intérêt général.

Comme la civilisation commençait à se propager de par le monde, et que l’esprit des hommes se développait de par la contemplation des Oeuvres de la nature, les hommes les plus intelligents cultivèrent les arts et les sciences. La contemplation du système Planétaire, en tant qu’Oeuvre d’un Artiste Tout-Puissant, ainsi que des attributs de leur Dieu, donna naissance à la religion et à la Science de l’Astronomie. La mesure de la terre, la division et le bornage de leur propriété donnèrent naissance à la Géométrie. Ces trois occupations, mises en commun, donnèrent naissance à l’Ordre Mystique ; et l’on institua des mots, signes et attouchements d’ordre pour désigner les membres initiés ou reconnus.

Il est probablement impossible de fixer avec précision le moment où les premiers degrés furent constitués sous la forme où ils nous sont conférés de nos jours, par suite de la perte ou de la destruction en Angleterre de la majeure partie des archives du Métier au cours des guerres contre les Danois et les Saxons . L’imaginaire se mêle grandement à l’histoire de la Maçonnerie des premiers âges et la poussière du temps la recouvre à un point tel qu’il est impossible d’en tirer des conclusions satisfaisantes ; mais, à mesure que nous remontons vers l’époque actuelle, nous possédons d’authentiques archives pour notre gouverne. La façon particulière dont les trois premiers degrés, ou degrés Bleus, sont conférés, ainsi que leur contenu prouvent à l’évidence que ce sont purement et simplement des symboles des degrés supérieurs, ou degrés sublimes. Ils ont été formés pour représenter le meilleur de la conduite et des capacités des initiés avant qu’ils soient admis à la connaissance des mystères les plus importants. Au troisième degré, on nous informe que, par suite de la mort de H.A, le mot du Maître fut perdu et qu’un nouveau mot, qui n’était pas connu avant la construction du Temple, lui fut substitué. Si, selon la croyance générale, et comme l’indiquent nombre de nos anciennes archives, la Maçonnerie tire son origine de la création et s’est développée dès les premiers âges de l’humanité, les Maîtres possédaient un mot secret dont les Maçons du temps de Salomon n’avaient pas connaissance. Voici donc un changement de l’un des principes fondamentaux du métier et une suppression de l’un des anciens Landmarks ; cependant, nous ne sommes pas disposés à admettre ce fait. Le Maître Bleu sait bien que le Roi Salomon et son royal visiteur possédaient le vrai mot primitif, mais qu’il doit rester dans l’ignorance, à moins d’être initié aux degrés sublimes. La preuve de l’authenticité de ce mot Mystérieux, tel que nous le connaissons et pour lequel notre vénéré Maître est mort, est établie, même à l’esprit le plus sceptique, dans les pages sacrées des Saintes Écritures et dans l’histoire juive dès l’aube des temps.

Le Docteur Priestley, dans ses lettres aux Juifs, écrit ce remarquable passage quand il parle des miracles du Christ : « et il a été dit depuis par vos auteurs qu’il a accompli ses miracles par quelque nom Ineffable de Dieu, qu’il avait dérobé au Temple ». Bien que les Maçons Symboliques déclarent que leurs sociétés tirent leurs origines des premiers âges du monde et remontent à la création, on ne leur enseigne pourtant dans leurs degrés que des événements qui ont eu lieu à la construction du premier Temple (sur une période infime de sept ans), 2992 ans après la création. Ils ignorent l’histoire de leur ordre antérieurement à cette période et les progrès considérables et importants de l’art à la fois avant et depuis cette période.

De nombreuses Planches des degrés Sublimes contiennent un abrégé des arts et des sciences ; et dans leur histoire sont consignés nombre de faits d’importance et de valeur recueillis dans les archives authentiques dont dispose notre société et qui, de la façon dont ils sont communiqués, ne pourront jamais être tronqués ou déformés. Ceci constitue un objet de première grandeur dans une société dont les principes et les pratiques devraient être invariables. Malheureusement des variantes et des irrégularités se sont insinuées en masse dans les degrés Symboliques, par suite du manque de connaissance maçonnique chez nombre de ceux qui président aux tenues bleues ; et c’est particulièrement le cas chez ceux qui ne connaissent pas la langue hébraïque où tous les Mots et Mots de Passe sont donnés. Ceci est si fondamentalement nécessaire à un homme de science pour présider une Loge qu’un grand préjudice peut naître de la plus infime dérogation au cours d’une cérémonie d’initiation ou dans les Planches d’instruction on lit dans le Livre des Juges que la transposition d’un simple point sur le schîn, par suite d’un défaut de prononciation inhérent à la nation éphraïmite a trahi les Cowans et a abouti au massacre de quarante-deux mille d’entre eux. La représentation Sublime de la Divinité formée dans le degré de Compagnon ne peut être expliquée de façon correcte que par ceux qui ont quelque connaissance du Talmud. La plupart des Mots dans les degrés Sublimes sont dérivés des langues chaldéenne, hébreux et latine. Les diverses traductions d’une langue à l’autre, qu’ont fréquemment subies les degrés Symboliques depuis leur création, par des hommes ignares même dans leur langue maternelle, constituent une deuxième cause de la diversité que nous déplorons. Il en va différemment des degrés supérieurs qui se présentent dans la parure Sublime que leur ont donnée leurs auteurs et qui sont fondés sur la science et agrémentés par leur pouvoir évocateur.

Nombre de degrés Sublimes sont fondés sur les arts savants et dévoilent aux Maçons une masse de connaissances de prime importance. Bien que nombre de degrés Sublimes soient, en fait, le prolongement des degrés Bleus, il n’y a pas pour autant ingérence entre les deux institutions. D’un bout à l’autre du continent européen et aux Antilles, où ils sont universellement connus, ces degrés sont reconnus et leur essor favorisé. Les Maçons Sublimes ne procèdent jamais à des initiations aux degrés Bleus sans autorisation de droit accordée dans ce but par une Grande Loge Symbolique ; excepté lorsqu’ils communiquent les secrets de la présidence d’un Atelier aux postulants qui n’y ont pas encore été admis, préalablement à leur initiation dans une Loge Sublime, mais dans ce cas les postulants sont informés que cela ne leur confère pas le rang de Passé Maître dans la Grande Loge.

La Grande Loge Sublime, parfois appelée Loge Ineffable ou Loge de Perfection, va du 4e au 14e degré inclus, dont le dernier est celui de Perfection. Le 16e degré constitue le Grand Conseil des Princes de Jérusalem qui exerce sa juridiction sur le 15e degré appelé Chevalier de l’Orient et également sur la Grande Loge Sublime ; ce Grand Conseil est par rapport à elle ce qu’est une Grande Loge Symbolique par rapport à ses Loges subordonnées. Sans charte et sans Constitution délivrées par les Grands Conseils ou par un Conseil plus élevé ou par un Inspecteur, ces loges sont jugées irrégulières et sanctionnées en conséquence. Tous les degrés supérieurs au 16e sont placés sous la juridiction du Suprême Conseil des Grands Inspecteurs Généraux qui sont Souverains de la Maçonnerie. Quand il est nécessaire de constituer les degrés Sublimes dans un pays où ils sont inconnus, un Frère du 29’ degré, appelé K.H., est désigné comme Inspecteur Général Délégué pour ce territoire. Il sélectionne parmi les Frères du Métier ceux qu’il estime faire honneur à la société et confère les degrés Sublimes au nombre de Frères nécessaire à la première organisation de la Loge ; celle-ci élit alors ses propres officiers et se gouverne au moyen de la Constitution et de la charte qui lui a été fournie. La juridiction d’une Loge de Perfection s’étend sur vingt-cinq lieues .

Il est notoire qu’environ 27.000 Maçons accompagnèrent les Princes chrétiens aux Croisades, pour reprendre la Terre Sainte aux Infidèles. Pendant leur séjour en Palestine, ils découvrirent chez les descendants des anciens Juifs plusieurs manuscrits Maçonniques importants qui sont venus enrichir nos Archives d’authentiques actes, et sur lesquels sont fondés certains de nos degrés.
Certaines découvertes extraordinaires furent faites et certains événements extraordinaires se produisirent au cours des années 5304 et 5311, et ceci donne à l’Histoire Maçonnique de cette période une importance extrême. Cette période est chère au coeur du Maçon plein d’ardeur pour la cause de son Ordre, de son Pays et de son Dieu.
Une autre découverte d’importance fut faite en l’an 5553 : il s’agit d’un registre en caractères syriaques concernant la plus haute antiquité, d’après lequel il semblerait que le monde soit plus vieux de plusieurs milliers d’années que ne l’indique le récit mosaïque ; c’est un avis que partagent nombre d’érudits. Seuls quelques passages ont été traduits avant le règne de notre Illustre et très Éclairé Frère Frédéric II Roi de Prusse, dont l’ardeur bien connue pour le métier fut la cause de grand avancement de la société qu’il daigna présider.
A mesure que progressait la société et que d’anciens documents étaient découverts, le nombre de nos degrés augmenta jusqu’au moment où, avec le temps, le système fut achevé.
D’après celles de nos archives qui sont authentiques, nous sommes informés de la constitution des degrés Sublimes et Ineffables de la Maçonnerie en Écosse, en France et en Prusse sitôt après les Croisades.

Mais à la suite de circonstances de nous inconnues, après l’an 4658 (18), ils tombèrent dans l’oubli jusqu’en l’an 5744, lorsqu’un gentilhomme d’Écosse vint visiter la France et rétablit la Loge de Perfection de Bordeaux .
En 5761, les Loges et conseils des degrés supérieurs s’étant étendus sur l’ensemble du continent européen, Sa Majesté le Roi de Prusse, en qualité de Grand Commandeur de l’ordre de Prince du Royal Secret, fut reconnu par la totalité des membres du Métier comme chef des degrés Sublimes et Ineffables de la Maçonnerie sur l’ensemble des deux Hémisphères. Son Altesse Royale Charles, Prince Héréditaire des Suédois, des Goths et des Vandales, Duc de Sudermanie, Héritier de Norvège, &c. &c. &c. fut et est toujours le Grand Commandeur et protecteur des Maçons Sublimes de Suède ; et son Altesse Royale Louis de Bourbon, Prince du sang, Duc de Chartres, &c. &c. &c., et le Cardinal, Prince et Évêque de Rouen, furent à la tête de ces degrés en France.

Le 25 Octobre 5762, les Grandes Constitutions Maçonniques furent définitivement ratifiées à Berlin et proclamées pour le gouvernement de toutes les Loges de Maçons Sublimes et Parfaits, Chapitres, Conseils, Collèges et Consistoires de l’Art Royal et Militaire de la Franc Maçonnerie sur la surface des deux Hémisphères. Il y a des Constitutions secrètes, existant de temps immémorial, auxquelles il est fait allusion dans ces documents.

La même année, ces Constitutions furent transmises à notre Illustre Frère Stephen Morin qui, le 27 Août 5761, avait été nommé Inspecteur Général de toutes les Loges, &c. &c. &c. du nouveau monde par le Grand Consistoire des Princes du Royal Secret réuni à Paris et que présidait le délégué du Roi de Prusse, Chaillon de Jonville, suppléant Général de l’Ordre, Très Vénérable Maître de la première Loge de France, appelée de Saint-Antoine, Chef des degrés Éminents, Commandeur et Sublime Prince du Royal Secret, &c. &c. &c.

Étaient également présents les Illustres Frères suivants : Le Frère Prince de Rouen, Maître de la Grande Loge l’Entendement, et Souverain Prince de la Maçonnerie, &c. La Corne, suppléant du Grand Maître, Très Vénérable Maître de la Loge la Trinité, Grand Élu, Parfait Chevalier et Prince des Maçons, &c. Maximilien de St. Simon, Premier Grand Surveillant Grand Élu, Parfait Chevalier et Prince des Maçons, &c.
Savalette de Buchelay, Grand Garde des Sceaux, Grand, Élu, Parfait Chevalier et Prince des Maçons, &c. Ie Duc de Choiseul, Très Vénérable Maître de la Loge les Enfants de la Gloire, Grand Élu, Parfait Maître, Chevalier et Prince des Maçons, &c.
Topin, Grand Ambassadeur de son Altesse Sérénissime Grand Élu, Parfait Maître, Chevalier et Prince des Maçons, &c.
Boucher de Lenoncour, Très Vénérable Maître de la Loge la Vertu, Grand Élu, Parfait Maître, Chevalier et Prince des Maçons, &c.
Brest de la Chaussée, Très Vénérable Maître de la Loge l’Exactitude, Grand Élu, Parfait Maître, Chevalier et Prince des Maçons, &c.
Les Sceaux de l’Ordre furent apposés et la Patente contresignée par Daubertain, Grand Élu, Parfait Maître, Chevalier et Prince des Maçons, Très Vénérable Maître de la Loge St. Alphonso, Grand Secrétaire de la Grande Loge et du Conseil Sublime des Princes Maçons, &c.

Quand le Frère Morin arriva à St. Domingue, conformément à sa Patente, il nomma un Inspecteur Général Délégué pour l’Amérique du Nord. Ce grand honneur fut conféré au Frère M.M. Hayes, avec pouvoir de nommer d’autres Inspecteurs Généraux en cas de besoin. Le Frère Morin nomma également le Frère Frankin Inspecteur Général Délégué pour la Jamaïque et les Iles Britanniques sous le Vent, et le Frère Colonel Provost pour les Iles au Vent et l’Armée britannique.

Le Frère Hayes nomma Inspecteur Général Délégué pour l’état de Caroline du Sud le Frère Isaac Da Costa lequel, en l’an 5783, établit la Sublime Grande Loge de Perfection à Charleston. Après la mort du Frère Da Costa, le Frère Joseph Myers fut nommé Inspecteur Général Délégué pour cet état par le Frère Hayes qui avait au préalable également nommé le Frère Colonel Solomon Bush Inspecteur Général Délégué pour l’état de Pennsylvanie et le Frère Barend M. Spitzer au même titre pour la Géorgie ; ces décisions furent ratifiées lors d’une réunion d’inspecteurs quand ils furent assemblés à Philadelphie le 15 Juin 5781.

Le 1er Mai 5786, la Grande Constitution du 33e degré appelé, le Conseil Suprême des Souverains Grands Inspecteurs Généraux fut définitivement ratifiée par Sa Majesté le Roi de Prusse qui, en sa qualité de Grand Commandeur de l’ordre de Prince du Royal Secret, détenait le pouvoir Maçonnique Suprême sur l’ensemble du Métier. Dans la nouvelle Constitution, ces hauts Pouvoirs furent conférés dans chaque Nation à un Suprême Conseil de neuf Frères qui détiennent dans leur propre territoire toutes les prérogatives Maçonniques que Sa Majesté détenait à titre individuel ; et ce sont les Souverains de la Maçonnerie.

Le 20 Février 5788, fut ouvert dans cette Ville le Grand Conseil des Princes de Jérusalem auquel étaient présents le Frère J. Myers, I.G.D. pour la Caroline du Sud, le Frère B.M. Spitzer, I.G.D. pour la Géorgie, et le Frère A. Forst, I.G.D. pour la Virginie. Peu après l’ouverture du Conseil, une lettre fut adressée à Son Altesse Royale le Duc d’Orléans à ce propos sollicitant l’envoi de certains actes des archives de la société française ; dans sa réponse par l’entremise du Colonel Shee, son Secrétaire, il promit très aimablement de les transmettre ; mais malheureusement, les prémices de la révolution française empêchèrent cet envoi.

Le 2 Août 5795, le Frère Colonel John Mitchell, ci-devant Sous-Intendant Général des Armées des États-Unis, fut fait Inspecteur Général Délégué pour cet état par le Frère Spitzer par suite du départ de ce pays du Frère Myers.
L’action du Frère Mitchell fut limitée jusqu’après la mort du Frère Spitzer qui survint l année suivante. De nombreux Frères de degrés éminents étant arrivés de l’étranger, des Consistoires de Princes du Royal Secret se tinrent de temps à autre pour des initiations et pour d’autres propos.

Le 31 Mai 5801, le Suprême Conseil du 33e degré pour les États-Unis fut inauguré avec toutes les hautes personnalités de la Maçonnerie par les Frères John Mitchell et Frederick Dalcho, Souverains Grands Inspecteurs Généraux, et, dans le courant de la présente année, le nombre total de Grands Inspecteurs Généraux fut complété, conformément aux Grandes Constitutions.

Le 21 Janvier 5802, une charte de Constitution accorda le sceau du Grand Conseil des Princes de Jérusalem pour l’établissement d’une Loge de Maîtres Maçons de la Marque dans cette Ville .

Le 21 Février 5802 notre Illustre Frère le Comte Alexandre François Auguste De Grasse, Inspecteur Général Délégué fut nommé par le Suprême Conseil Grand Inspecteur Général et Grand Commandeur des Antilles françaises ; et notre Illustre Frère Jean-Baptiste Marie De La Hogue, Inspecteur Général Délégué, fut également reçu Grand Inspecteur Général et nommé Lieutenant Grand Commandeur des mêmes Iles.

Le 4 Décembre 5802, une charte de Constitution accorda le sceau du Grand Conseil des Princes de Jérusalem pour l’établissement d’une Grande Loge Sublime à Savannah, Géorgie.

Les Dénominations des Degrés Maçonniques sont comme suit, à savoir :

  • 1e Degré Apprenti Admis
  • 2e Compagnon
  • 3e Maître Maçon, conférés par la Loge Symbolique
  • 4e Maître Secret
  • 5e Maître Parfait
  • 6e Secrétaire Intime
  • 7e Prévôt et Juge
  • 8e Intendant des Bâtiments
  • 9e Maître Élu des Neuf, conférés par la G. Loge Sublime
  • 10e Illustre Élu des Quinze
  • 11e le Sublime Chevalier Élu
  • 12e Grand Maître Architecte
  • 13e Royal-Arche
  • 14e Perfection
  • 15e Chevalier d’Orient,conférés par les Princes de Jérusalem, qui forment un Conseil Souverain
  • 16e Prince de Jérusalem
  • 17e Chevalier d’Orient et d’Occident
  • 18e Souverain Prince de Rose-Croix d’Hérodom
  • 19e Grand Pontife
  • 20e Grand Maître de toutes les Loges Symboliques
  • 21e Patriarche Noachite ou Chevalier Prussien
  • 22e Prince du Liban
  • 23e Chef du Tabernacle,
  • 24e Prince du Tabernacle, conférés par le Conseil des Grands Inspecteurs qui sont Souverains de la Maçonnerie.
  • 25e Prince de Merci,
  • 26e Chevalier du Serpent d’Airain
  • 27e Commandeur du Temple
  • 28e Chevalier du Soleil
  • 29e K H
  • 30 31 32e Prince du Royal Secret, Prince des Maçons, conférés par le Conseil des Grands Inspecteurs qui sont Souverains de la Maçonnerie
  • 33e Souverains Grands Inspecteurs Généraux, Officiers nommés à vie.

Outre ces degrés, qui se succèdent régulièrement, la plupart des Inspecteurs possèdent un certain nombre de degrés séparés, conférés dans diverses parties du monde et qu’ils communiquent en général, sans frais, aux Frères qui ont l’élévation suffisante pour les comprendre. Ainsi les Maçons Choisis des 27 et le Royal-Arche, conférés sous l’égide de la Constitution de Dublin. Six degrés de la Maçonnerie D’Adoption, Compagnon Écossais, Le Maître Écossais & Le Grand Maître Écossais, &c., faisant en tout 52 degrés.

La Commission soumet respectueusement à la réflexion du Conseil le rapport ci-dessus sur les principes et l’établissement des degrés Sublimes en Caroline du Sud, extraits des archives de la Société. Elle ne saurait, toutefois, conclure sans exprimer ses voeux ardents de prospérité et de dignité aux Institutions que préside ce Suprême Conseil ; et elle se flatte que, si des Frères des degrés Bleus ont pu avoir des impressions défavorables par méconnaissance des principes et pratiques de la Maçonnerie Sublime, cela sera aboli, et que l’harmonie et l’affection seront l’heureux ciment de la société universelle des Francs Maçons Acceptés. Que, de même que tous aspirent à l’amélioration de la condition générale de l’humanité par la pratique de la vertu et l’exercice de la liberté, de même la Commission souhaite sincèrement qu’il soit mis fin aux petits différends qui ont pu naître, à l’occasion de formalités insignifiantes entre Anciens et Modernes, pour faire place aux principes originels de l’ordre qui sont les nobles remparts de la société : l’universelle bonté et l’amour fraternel ; et que la vaste confrérie des Francs Maçons sur l’ensemble des deux Hémisphères ne forme qu’un seul lien de Fraternité. « Voyez comme il est bon et agréable pour des Frères de cohabiter dans l’unité. »

La Commission salue respectueusement votre Suprême Conseil par les Nombres Sacrés.
Charleston, Caroline du Sud, ce 10e jour du 8e Mois appelé Chisleu 55v3’ année de VL. 5802, le 4e jour de Décembre 1802 de l’Ère chrétienne.
FREDERICK DALCHO, K.H – P.R.S. Souverain Grand Inspecteur Général du 33e et Lieutenant Grand Commandeur des États-Unis d’Amérique.
ISAAC AULD, K.H – P.R.S. Souverain Grand Inspecteur Général du 33e.
E. DE LA MOTTA, K.H – P.R.S. Souverain Grand Inspecteur Général du 33e et Illustre Trésorier du S. Empire.

Le rapport ci-dessus a été pris en considération et le Conseil exprimé sa satisfaction en lui accordant sa totale approbation. Après quoi, le Conseil a décidé que ledit rapport soit imprimé et transmis à toutes les Grandes Loges Sublimes et à toutes les Grandes Loges Symboliques répandues sur les deux Hémisphères.

Signé JOHN MITCHELL K.H – P.R.S. Souverain Grand Inspecteur Général du 33e et Grand Commandeur des États-Unis d’Amérique.

Extrait fidèle des délibérations du Conseil.
Signé Ab. ALEXANDER K.H – P.R.S. Souverain Grand Inspecteur Général du 33e, Grand Inspecteur Général du 33e et Illustre Secrétaire du Saint-Empire.

DEUS MEUMQUE JUS