De la variété des rites et des modes de reconnaissance

Nous serions tentés de croire que tous les rites sont identiques, qu’ils ont tous les mêmes mots et signes de reconnaissance à l’image d’une maçonnerie monolithique. C’est une erreur que celle de croire cela car les rites sont à l’image de la Franc-Maçonnerie, aussi variés que différents.

Tablier Ecossais...Avant l’entrée en loge, il est procédé au tuilage, expression signifiant que l’on s’assure de la qualité de maçon d’un visiteur ou d’un assistant en lui posant quelques questions rituelles et en lui demandant quelques gestes particuliers.

Les mots, signes et attouchements varient selon les rites. Ils sont différents, voire profondément différents d’un rite à l’autre et parfois même d’une loge à l’autre. La Maçonnerie Ecossaise (géographique) par exemple est basée sur une tradition orale bien ancrée, ce qui signifie que les rituels sont appris par coeur et transmis comme ils ont été reçus. Il existe quelques reproductions de ces rituels mais ils sont réduits à leur portion la plus congrue.

Aussi, si vous avez l’occasion de visiter une loge écossaise, vous serez étonné si il y a des visiteurs de constater qu’ils peuvent avoir des signes différents et des décors différents également, tout en appartenant au même “rite”. Il devient alors difficile lorsque l’on est le “gardien” de la Loge de s’assurer de la qualité maçonnique des visiteurs. Cependant, si les phrases changent, les mots restent à peu près les mêmes…

En France, la multiplicité des rites devient, pour ceux qui tuilent, un vrai problème car le frère (ou la soeur) visiteur doit être tuilé selon son rite, est il seulement besoin de le préciser et que celui qui est en charge du tuilage doit parfaitement bien connaître les autres rites si il souhaite seulement tuiler les visiteurs. Fort heureusement, deux rites principaux de notre pays sont très proches. Le Rite Français et le Rite Ecossais Ancien et Accepté ont à peu près le même tuilage. Cependant la chose se complique lorsque l’on admet des visiteurs du Rite Ecossais Rectifié et elle devient impossible lorsque des Frères de rites anglo-saxons viennent visiter car si les mots des  premiers grades sont à peu près identiques, les questions réponses n’ont rien à voir… et elles peuvent dérouter un frère tuileur qui n’aurait pas l’habitude de visiter autre chose que REAA/RF.

Fort heureusement, une bonne dose de fraternité et d’ouverture d’esprit permet de vérifier la qualité maçonnique d’un frère ou d’une soeur… ce qui palie très largement au manque de connaissance du tuileur. En fait, on se rend très vite compte si une personne est maçonne ou pas, autrement qu’en en passant par des questions rituelles.

C’est aussi ça, la Franc-Maçonnerie.

Amicus

ZB