Editoriaux
Voilà un sujet qui fait couler beaucoup d’encre et qui s’est récemment rappelé à notre bon souvenir par 2 articles fort intéressants. Le premier est signé Pierre Mollier Faut il encore le présenter ? et est paru dans l’excellent mais y a t’il un numéro de Renaissance Traditionnelle qui ne le soit pas ? numéro double 177-178 de Renaissance Traditionnelle qui publie plusieurs correspondances et met un lumière les liens qu’il y avait entre différents protagonistes du Convent de Kolho (1772), les influences que tout ceci à eu sur la réforme qui deviendra le Rite Ecossais Rectifié d’un côté et dans une certaine mesure à une réforme du Rite Suédois, ces deux rites puisant à un tournant de leurs histoires dans une source commune.
Le second article a été publié il y a quelques temps dans le numéro 25 d’Epistolae, la revue interne de la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra et qui avait pour titre « Les origines Jacobites du Rite Ecossais Rectifié ». L’auteur montre comment les biographies et destins des différents protagonistes de la Maçonnerie de la première moitié du 18e siècle se sont entrecoupés, entrecroisés en ne laissant subsister que peu de place au doute. Ils sont Ramsay, Bonnie Prince Charlie, Lord Kilmarnock, Lord Derwentwater, Lord MacLean, Jacques II mais aussi Jacques III Stuart…
Pour simplifier nous dirons que l’un des articles explore les liens entre l’Ecosse et la Maçonnerie entre 1688 et 1751 et que l’autre prend sa suite, entre 1751 et 1788, date de la mort du très regretté Frère Charles Edouard Stuart, encore appelé « le jeune prétendant », petit fils de Jacques II et connu sous le nom de « Bonnie Prince Charlie ».
L’Ecosse et les liens que la Maçonnerie a pu avoir avec elle au cours du 18e siècle comptent parmi les thèmes préférés d’André Kervella, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet.
C’est l’occasion de revoir son histoire, de rêver et de se dire que notre Ordre possède un socle de légendes qui trouvent parfois des origines étonnantes.
—-
Editoriaux
C’est, il me semble, le petit dernier des rites maçonniques pratiqués en France. Il se veut être le rite normalisé en usage dans les loges de l’Ecosse géographique.
Je l’ai visité récemment à l’occasion d’une cérémonie de réception au sublime grade de Maître Maçon.
Les premières impressions ne laissent place à aucun doute, nous sommes bien en présence d’un authentique rite Anglo-Saxon avec les officier très caractéristiques de ces rites, notamment par la présence des “Diacres” Deacons en Anglais qui ont été malheureusement appelés “experts” , la disposition “à l’ancienne” du Temple, l’inversion des mots par rapport aux rites continentaux Europées (donc, “Modernes”).
Il y a quelques différences avec les Loges de rite d’York ou encore Emulation. Le visiteur tant assidu que géographique n’y verra pas de différences flagrantes sinon dans la légende de la réception au 3e grade qui possède une légère variante par rapport à celle d’Emulation.
Fidèles à leur réputation, les Frères de ces loges utilisent le “par coeur” ce qui peut être très impressionnant. La cérémonie s’est déroulée dans les règles de l’art et la beauté, la prestance étaient là.
Tous étaient beaux et portaient fièrement leur tablier du rite qui fait usage du tartan “Royal Stuart”. Conformément aux usages écossais, le tablier était porté sous le spencer, celui-ci étant ouvert Faut il seulement rappeler que le tablier doit être vu et qu’il n’est pas d’usage de porter un tablier sous une veste de costume à moins que celle ci soit largement ouverte – comme c’était au 18e siècle. Le spencer est également la veste qui se porte sur un kilt (ndr).
Un bien joli rite qui mériterait d’être plus connu en France. Si, à ce propos, un Frère de ce rite souhaite en faire une présentation riche et détaillée, qu’il le fasse et nous l’envoie (sur webmestre@fm-fr.org), nous l’intègrerons à la présentation des différents rites de ce site.
—
Les systèmes complémentaires

L’Ordre Royal d’Écosse est composé de deux degrés qui sont :
- Hérédom de Kilwinning
- Chevalier Rose+Croix.
Le mot Hérédom dérive du mot hébreu Harodim, signifiant « les règles » et du nom de Kilwinning qui se rapporte au rétablissement de l’ordre par le Roi Robert Bruce à Kilwinning, où il a présidé en tant que premier Grand Maître de l’Ordre.
Le degré de Hérédom de Kilwinning est en particulier intéressant puisqu’il traite de l’enseignement et du symbolisme des trois premiers degrés de la Maçonnerie de Saint Jean (Loges Bleues).
La Tradition veut que le degré de Chevalier Rose+Croix ait été institué par Robert Bruce sur le champ de bataille de Bannockburn le jour de la Saint Jean d’été 1314 au moment des combats pour l’indépendance de l’Écosse. Un corps composé de Francs-Maçons lui serait, en ce moment délicat, venu en aide. Pour les remercier de leurs services, il les aurait élevés au rang de chevaliers.
Pour assurer la continuation de l’Ordre, il aurait accordé à ces chevaliers l’autorité de conférer le degré de Chevalier Rose+Croix sur les Francs-Maçons Écossais professant la foi Chrétienne et s’étant montrés dignes de cet honneur. Cependant, le nombre de Chevaliers admis à ce degré de Rose+Croix ne devait pas dépasser soixante-trois.
Dans les années qui suivirent, des chevaliers élirent domiciles ailleurs qu’en Ecosse. Ils furent autorisés à constituer des Grandes Loges provinciales dans les Pays où ils résidaient et chaque Grand Maître de ces provinces fut autoriser à conférer ce degré à soixante-trois Maçons des plus méritants.
Plus récemment, il fut accordé à certaines Grandes Loges Provinciales une dispense spéciale pour passer outre la barrière des soixante trois membres.
Le Degré de Rose+Croix, comme son nom l’indique, traite plus des thèmes du degré de Rose+Croix du Rite Écossais Ancien et Accepté que ceux de la Maçonnerie symbolique. Le degré de Chevalier Rose+Croix ne peut être conféré que dans la Grande Loge de l’Ordre Royal dont le siège est à Édimbourg, ou par autorisation spéciale accordée à un Grand Maître provincial ou à son député. Cette autorisation est nominative et intransmissible.
La constitution de l’ordre royal décrète que le Roi d’Écosse est le Grand Maître héréditaire de l’Ordre. A chaque réunion ou tenue de l’Ordre, en quelque lieu que ce soit, un siège ou un trône vide doit être placé à la droite de l’officier qui préside. En l’absence d’un monarque Écossais régnant, le chef temporaire de l’ordre est le Député Grand Maître.
Il n’y a aucun document fiable retraçant l’histoire de l’ordre depuis sa naissance supposée en 1314, jusqu’au milieu du 18ème siècle. Il semble cependant s’être épanoui en France de 1735 à 1740 où ses membres étaient les réfugiés Jacobite (les partisans du Roi d’Écosse Jacques II en exil à Saint Germain en Laye). Ils ont sans doute pratiqué ces degrés afin de maintenir ce lien avec l’Écosse en terre étrangère. À cet égard l’on enregistre qu’en 1747, le prince Charles Édouard Stuart a accordé une patente à la loge maçonnique d’Arras dans laquelle il est nommé Grand Maître, Souverain Rose Croix d’Hérédom de Kilwinning.
De France, l’ordre semble s’être déplacé à Londres où il s’est épanoui de 1741 à 1750, et le 22 juillet de cette dernière année, ses partisans ont reconstitué la Grande Loge de l’Ordre Royal d’Écosse à Édimbourg où depuis il a son siège.
À l’origine, l’admission dans l’ordre était limitée aux Écossais ou à ceux d’ascendance Écossaise. Elle a été étendue aux Maçons d’autres nationalités. La seule obligation exigée par la Constitution de l’Ordre est d’avoir été Maître Maçon pendant une période d’au moins cinq années. Aux États-Unis d’Amérique, il faut avoir reçu le 32ième degré du Rite Écossais Ancien et Accepté pour en faire partie.