Les Constitutions de Bordeaux (1762)

Les Constitutions dites de Bordeaux de 1762, également connues sous le nom impropre de Règlements Généraux des 25 degrés du Rite de Perfection, sont un texte essentiel dans l’histoire des hauts grades maçonniques. Elles établissent les bases structurelles et rituelles du système connu sous le nom de Rite du Royal Secret, qui deviendra plus tard l’ancêtre du Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA).

Les Constitutions de Bordeaux de 1762 sont rédigées pour structurer les 25 degrés du Rite de Perfection, un système hiérarchisé de hauts grades introduit par Étienne Morin, un maçon français ayant reçu en 1761 une patente de “Grand Inspecteur Général” pour organiser les hauts grades dans les colonies françaises.

Ces Constitutions sont attribuées à un groupe de maçons actifs à Bordeaux, une ville importante dans l’histoire de la franc-maçonnerie française, en raison de son rôle dans la diffusion des idées maçonniques et des relations commerciales avec les colonies américaines.

Comme pour d’autres documents maçonniques de cette époque, l’authenticité exacte des Constitutions de Bordeaux fait l’objet de débats parmi les historiens. Certains considèrent qu’elles ont été rédigées postérieurement pour légitimer le système des hauts grades, tandis que d’autres y voient un document authentique, reflétant les pratiques maçonniques de Bordeaux au milieu du XVIIIᵉ siècle.

Nous reproduisons ici la variante de ces constitutions telles qu’elles figurent dans le “Livre d’Or” de Grasse-Tilly.

Règlements et Constitutions de Bordeaux (1762)

 

Règlements et Constitutions établis par les neuf commissaires nommés par le Souverain Grand Conseil des Sublimes Chevaliers du Royal Secret et Princes de la Maçonnerie, au Grand Orient de Bordeaux, en conséquence de la délibération du sixième jour de la huitième semaine de la septième lune de l’ère hébraïque 5562 ou de l’ère chrétienne 1762, pour être observés et ratifiés par ledit Souverain Grand Conseil des Sublimes Chevaliers du Royal Secret, Princes de la Maçonnerie ; et par tous les conseils régulièrement constitués sur les deux hémisphères. Transmis à notre très cher frère Auguste de Grasse-Tilly, Grand Inspecteur de toutes les loges dans les deux mondes, etc.

Il est connu que toutes les sociétés ont reçu de grands bienfaits par les travaux constants des Sublimes Chevaliers Souverains Princes de la Maçonnerie, ils [ceux-ci] pensent qu’il ne saurait être pris trop de soins et de précautions pour soutenir toute la dignité, perpétuer ces bonnes maximes, et les préserver des abus qui peuvent s’y introduire. La dépradation du siècle présent, quoique cet Ordre Royal et Sublime ait toujours été soutenu avec gloire et applaudissement par la sagesse et la prudence de ses secrètes constitutions aussi anciennes que le monde, a rendu nécessaire et convenable d’y faire des réformes, conformes au temps où nous vivons.

La manière de vivre de nos premiers patriarches qui avaient été naturalisés et élevés dans le sein de la perfection dans laquelle nos premiers pères avaient été formés par les mains des plus parfaits, était bien différente de la notre.

Dans ces jours heureux, la pureté, l’innocence et la candeur guidaient naturellement le cœur vers le chemin de la justice et de la perfection, mais la dépravation des mœurs occasionnée par le dérèglement du cœur et de l’esprit de l’homme ayant par succession des temps détruit toutes vertus, l’innocence et la candeur qui en sont la base ont insensiblement disparu et laissé l’espèce humaine abandonnée aux horreurs de la misère, de l’injustice et de l’imperfection.

Cependant ce vice n’a pas été général parmi les vénérables patriarches ; nos premiers chevaliers ont échappé à la multitude des écueils qui les menaçaient du naufrage, et se sont conservés dans cet heureux état de justice et de perfection qu’ils ont heureusement transmis d’âge en âge, en ne révélant les sacrés mystères qu’à ceux qu’ils en jugeaient dignes et dans lesquels l’Éternel nous a permis d’être initiés.

En conséquence, pour nous conserver, ainsi que tous les Chevaliers Sublimes Princes, nos frères, en cet heureux état, et de leur avis, il a été résolu, conclu et déterminé, qu’outre les anciennes et secrètes Constitutions de l’Ordre auguste des Sublimes Princes, ce qui sera à jamais et entièrement observé, qu’il ne sera communiqué aux profanes chrétiens ni même au maçons au-dessous des degrés de Chevalier Prince de Jérusalem, Grand Patriarche Noachite, Chevalier de Royal Arche, Prince Adepte et de Commandeur de l’Aigle Noir, et par cette précaution connaître si nos frères, ainsi admis, possèdent toutes les qualités nécessaires au Sublime Grade.

Les Constitutions et Règlements doivent être exactement exécutés et observés dans tous leurs points comme suit.

Art. premier Comme la Religion est un culte nécessairement dû au Dieu tout Puissant, nulle personne ne sera initiée dans les mystères sacrés de cet Éminent Grade, s’il n’est pas alors soumis aux devoirs de la Religion du pays dont il doit indispensablement avoir reçu les vénérables principes, et que cela soit certifié par trois Chevaliers Princes, qu’il est né de parents libres, a mené une bonne conduite, jouit d’une bonne réputation et a été admis comme tel dans tous les précédents grades de la Maçonnerie, et a en tout temps donné des preuves d’obéissance, soumission, zèle, ferveur et constance, et libre enfin de contracter les obligations de la Vénérable Chevalerie, lorsqu’il sera admis au sublime grade de la haute Perfection ; et conséquemment capable de les remplir toutes avec exactitude et d’obéir au très illustre Souverain Grand Maître, commandant ses officiers, et au Puissant et Souverain Grand Conseil des Sublimes Prince assemblés.

Art. second L’Art Royal ou la Société des maçons libres et acceptés est divisée par ordre en 25 grades connus et prouvés, le premier est inférieur au second, le second au troisième, et ainsi de suite par progression successive jusqu’au 25ème qui est le sublime et dernier grade qui gouverne et commande tous les autres sans exception. Tous ces grades sont distribués en sept classes par lesquelles on ne peut être dispensé de passer, ni de suivre exactement l’ordre des temps et les distances entre chaque grade, divisés par des nombres mystérieux, comme suit :

Première Classe Mois
1 Pour parvenir au grade d’Apprenti soumis au Compagnon, exigé 3
2 Le Compagnon et l’Apprenti sont soumis au Maître,
pour parvenir de l’Apprenti au Compagnon
5
Le Maître et les précédents grades sont soumis aux grades supérieurs, pour parvenir du grade de Compagnon à celui de Maître 7
15 mois, ce qui fait 3 fois 5 mois
Seconde Classe
Cette second classe consiste en 5 grades, du Maître pour parvenir au Maître Secret 3
Du Maître Secret au Maître Parfait, pour y parvenir 3
Du Maître Parfait au Secrétaire Intime, pour y parvenir 3
De Secrétaire Intime à l’Intendant des Bâtiments, pour y parvenir 5
De l’Intendant des Bâtiments au Prévôt et Juge, pour y parvenir 7
21 mois
Troisième Classe
Qui consiste en 3 grades, Élu après 3
Chevalier Élu ou des Quinze 3
Élu Illustre, Chef des Douze Tribus 1
7 mois
Quatrième Classe
Elle consiste en 3 grades, Grand Maître Architecte 1
13 Chevalier Royal Arche 3
14 Grand Élu Ancien Maître Parfait 1
5 mois
Cinquième Classe
15 Consiste en 5 degrés, Chevalier de l’Épée 1
16 Prince de Jérusalem 1
17 Chevalier d’Orient et d’Occident 3
18 Chevalier Rose-Croix 1
19 Grand Pontife ou Maître ad Vitam 3
9 ce qui fait 3 fois 3 mois
Sixième Classe
20 Consiste en 3 degrés, Grand Patriarche 3
21 Grand Maître de la Clef de la Maçonnerie 3
22 Prince du Liban, Chevalier Royal Hache 3
9 ce qui fait 3 fois 3 mois
Septième Classe
23 Elle consiste en 3 grades, Souverain Prince Adepte,
Chef du Grand Consistoire
5
24 Illustre Chevalier Commandeur de l’Aigle Blanc et Noir 5
25 Très Illustre Souverain Prince de la Maçonnerie, Grand Chevalier Sublime Commandeur du Royal Secret 5
15 ce qui fait 3 fois 5 mois

En tout 81 mois pour parvenir successivement au dernier grade – tous ces grades dans lesquels il faut être initié dans un nombre mystérieux de mois, pour arriver successivement à chaque grade suivant, forment le nombre de 81 mois. 8 et 1 font 9 comme 9 fois 9 font 81. Tous nombres parfaits bien différents de 1 et 8 qui font 9, comme 1 et 8 font 18, comme 2 fois 9 font 18 car il y a des nombres imparfaits. Et cette combinaison est imparfaite, mais un franc-maçon qui a rempli son temps cueille enfin la Rose maçonnique. Mais si dans aucun temps un frère avait manqué au zèle et à l’obéissance, il ne pourrait obtenir aucun grade jusqu’à ce qu’il eut fait ses soumissions, imploré le pardon de sa faute et promis la plus grande exactitude et une soumission exemplaire sous peine d’être exclus à perpétuité et d’avoir son nom biffé et rayé de la liste des vrais et légitimes frères, etc., etc., etc.

Art. troisième Le Souverain Conseil des Princes Sublimes est composé de tous les présidents des conseils particulièrement et régulièrement constitués dans les villes de Paris et de Bordeaux. Le Souverain des Souverains ou son Député Général ou son représentant à leur tête.

Art. quatrième Le Souverain Grand Conseil des Sublimes Princes du Royal Secret s’assemblera quatre fois par an et sera appelé Grand Conseil de quartier de communication, qui sera tenu le 25 juin, le 21 septembre, le 21 mars et le 27 de décembre.

Art. cinquième Le 25 juin, le Souverain Conseil sera composé de tous les présidents de conseil, particulièrement de Paris et de Bordeaux, ou de leurs représentants. Pour ce jour seulement, avec leurs deux premiers grands officiers qui sont les Ministres d’état et Généraux de l’armée qui ont seulement le droit de proposer sans avoir voix délibérative.

Art.sixième Tous les trois ans, le 27 décembre, le Souverain Grand Conseil nommera seize officiers, savoir deux représentants du Lieutenant Commandant, et deux grands officiers qui sont le Grand Orateur et le Général de l’armée, un Garde des sceaux et archives, un Grand Secrétaire Général, un Secrétaire pour Paris et Bordeaux et un autre Secrétaire pour les provinces et les pays étrangers, un Grand Architecte Ingénieur, un Grand Hospitalier Médecin et sept Inspecteurs qui se réuniront sous les ordres du Souverain des Souverains Princes, président, ou son substitut général, composant le nombre de dix-sept à quoi restera irrévocablement fixé le nombre des grands officiers du Souverain Conseil des Sublimes Princes du Royal Secret, qui ne peut être choisi que parmi les présidents du Conseil particulier des Princes de Jérusalem régulièrement constitué à Paris et Bordeaux ; et à défaut du Souverain et du Sublime Grand Conseil pour faire les nominations, le Souverain des Souverains Princes ou son député général pourra les nommer d’office dans un Grand Conseil assemblé composé de dix-huit Princes présidents de conseil, particulièrement des villes de Paris et de Bordeaux.

Art.septième Chaque Prince, grand officier ou dépositaire du Souverain Grand Conseil aura une patente de la dignité à laquelle il aura été nommé, dans laquelle sera exprimée la durée de ses fonctions, contresignée par tous les grands officiers et par ceux du Souverain Grand Conseil des Sublimes Princes, timbrée et scellée.

Art. huitième Outre les quatre assemblées de communication, il sera tenu tous les mois dans les premiers dix jours, par les grands officiers et la dignité du Souverain Grand Conseil des Princes Sublimes seulement, un Conseil à l’effet de régler les affaires de l’Ordre soit grandes ou particulières, sauf l’appel au Grand Conseil de communication.

Art. neuvième Dans l’assemblée du Conseil de communication ainsi que dans le Conseil particulier, toutes les affaires seront décidées à la pluralité des voix, le président aura deux voix et les autres membres une. Si dans ces assemblées, un frère est admis par dispense quoi qu’il soit Prince Sublime sans être membre du Grand Conseil, il n’aura pas de voix et ne donnera point son sentiment sans la permission du président.

Art. dixième Toutes les affaires portées au Souverain Grand Conseil des Princes Sublimes sont réglées dans les Conseils et les règlements seront exécutés sauf leur ratification au prochain Conseil de communication.

Art. onzième Quand le Souverain Grand Conseil de communication sera tenu, le Grand Secrétaire sera obligé d’apporter tous les registres courants et de rendre compte de toutes les délibérations et règlements faits pendant le quartier pour être ratifiés, et s’il se montrait quelques oppositions à leur ratification, il sera nommé neuf commissaires, devant lesquels les opposants délivreront par écrit les motifs de leur opposition, afin qu’il puisse y être pareillement répondu par écrit, et sur le rapport des susdits commissaires, il en soit arrêté au Grand Conseil de communication suivant, et dans l’intervalle de la susdite délibération et règlements, il sera exécuté par un ordre.

Art. douzième Le Grand Secrétaire Général tiendra un registre pour Paris et Bordeaux, et un autre pour la province et les pays étrangers contenant les noms des Conseils particuliers par ordre d’ancienneté la date de leurs constitutions, l’état de leurs noms, grades, dignités, qualités civiles, résidences des membres, conformément à ceux envoyés par nos inspecteurs ou leurs députés, et le droit de préséance de chaque Conseil, ainsi que le nombre des loges régulières de perfection établies, sous ce gouvernement de nos inspecteurs ou du Conseil des Princes Sublimes, le titre de leurs loges, la date de leurs constitutions, état de leurs titres, grades, offices, dignités, qualités civiles et la résidence des membres, conformément à ceux qui nous seront délivrés par nos inspecteurs ou leurs députés. Dans les grands Conseils de communication, sera réglé le jour de la réception du président dans les Conseils particuliers.

Art. treizième Le grand secrétaire tiendra pareillement un registre contenant toutes les délibérations et règlements faits par le Grand Conseil de communication de quartier, dans lequel seront mentionnées toutes les affaires expédiées dans les susdits conseils, toutes les lettres reçues et le sujet de la réponse convenue.

Art.quatorzième Le Grand Secrétaire écrira en marge des pétitions, lettres ou mémoires qui seront lus en conseil, le sujet de la réponse convenue et après en avoir rédigé les réponses, il les fera signer par le Grand Inspecteur Général ou son Député, par le Secrétaire de la juridiction, le Grand Garde des sceaux, il les signera, timbrera, scellera et les enverra lui-même. Cependant comme ce travail ne peut pas être fait pendant la séance du Conseil et qu’il peut être quelquefois dangereux de retarder lesdites lettres jusqu’au prochain Conseil, il produira la minute de sa réponse pour qu’elle puisse être lue dans le prochain Conseil et remettra tout ce qui est relatif au garde des archives pour que le Souverain Grand Conseil puisse y faire les corrections qu’il pensera convenable.

Art. quinzième Les Conseils particuliers, soit dans les villes de Paris et Bordeaux, provinces ou tels autres lieux, n’auront pas le pouvoir d’envoyer des Constitutions ou règlements à moins qu’ils n’y soient autorisés, timbrés et scellés par le Souverain Grand Conseil, le Grand Inspecteur ou son député.

Art. seizième Le grand garde des sceaux et timbres ne peut timbrer ni sceller aucunes lettres qu’elles n’aient avant été signées par le Secrétaire Général et par deux Secrétaires de différentes juridictions, ni ne peut timbrer ni sceller aucuns règlements avant qu’ils n’aient été signés par le Grand Inspecteur ou son député. Et par les susdits trois secrétaires, ni timbrer ni sceller aucunes Constitutions à moins qu’elles n’aient été signées par les susdits trois grands officiers et autres Princes au nombre de sept, au moins membres du Souverain Grand Conseil des Princes.

Art. dix-septième Le Grand Trésorier qui doit être connu pour avoir une fortune aisée sera chargé de tous les fonds qui seront perçus pour l’entretien du Souverain Grand Conseil, ou donnés sans forme de charité, il sera tenu un registre exact de toutes les recettes, dépenses et charités diistinctement établis et de qu’elle manière ces fonds ont été dépensés.

Ceux pour l’usage du Souverain Grand Conseil, et ceux destinés pour les charités seront tenus séparément ; il sera donné un reçu pour chaque somme, qui spécifiera le n° du folio du registre et il ne sera payé aucunes sommes que par ordre par écrit du président et de deux grands officiers du Souverain Grand Conseil.

Art. dix-huitième A la première assemblée du Grand Conseil après le 27 décembre, le Grand Trésorier rendra ses comptes.

Art.dix-neuvième Nul ordre de recette sur le Trésorier ne sera délivré que par le président ou les deux grands surveillants, mais par une résolution du Grand Conseil qui sera mentionnée dans ledit ordre, ainsi que tous les paiements desdits fonds auxquels il ne sera jamais touché pour aucun banquet lesquels seront payés à frais communs par tous les frères.

Art. vingtième Si aucuns mémoires, pétitions et plaintes étaient portés devant le Souverain Grand Conseil, par un Conseil particulier dont le président serait membre, il ne pourrait donner sa voix, ni même son avis, à moins qu’il en fût requis par le président du Grand Conseil.

Art. vingt-et-unième Les Grands Inspecteurs Députés et les deux premiers grands officiers ne peuvent être destitués que par le Grand Conseil de communication de quartier des Princes du Royal Secret, pour de légitimes raisons, mises en délibérations lorsqu’il y aura des preuves contre eux parfaitement démontrées, mais les susdits grands officiers pourront donner leur démission dans le Grand Conseil ; les Grands Inspecteurs Députés ne peuvent être remplacés que par la nomination du Souverain des Souverains et du très puissant Prince du Grand Conseil de communication.

Art. vingt-deuxième Le Grand Conseil visitera les Conseils particuliers ainsi que les loges de perfection par les Députés Inspecteurs ou, en leur place, par ceux qui seront nommés pour cet objet et rendront compte de tout ce qui se sera passé par écrit au Secrétaire Général, afin d’instruire le Grand Conseil de ce qui se sera passé dans les susdits Conseils ou loges de perfection.

Ledit frère Inspecteur ou Député, visitera leurs travaux, les registres, les Constitutions et les tableaux dudit Conseil ou des loges de perfection et en dressera procès-verbal qui sera signé par les officiers dignitaires dudit Conseil ou loges de perfection, ou autres quelconques, qu’il communiquera au Souverain Grand Conseil le plus tôt possible, en les adressant au grand secrétaire général. Il présidera dans les susdits Grands Conseils ou loges de perfection, ou autres, toutes les fois qu’il le jugera nécessaire sans opposition d’aucun frère quelconque sous les peines de désobéissance et d’interdiction ; car tel est notre bon plaisir.

Art.vingt-troisième Lorsque le Grand Conseil sera régulièrement convoqué sept membres suffiront pour ouvrir les travaux à l’heure indiquée, et les règlements qui seront faits et passés à la pluralité des voix parmi eux auront force de loi, comme si les autres membres eussent été présents, excepté dans les cas de nécessité ou le Grand Inspecteur ou son Député peut procéder avec trois membres aux travaux.

Art.vingt-quatrième Si dans l’assemblée du Grand Conseil aucuns membres se présentaient, de manière indécente, pris de vin ou commettaient quelques fautes tendant à détruire l’harmonie qui doit régner dans ces respectables assemblées, ils seront réprimandés pour la première fois. A la seconde offense, ils seront mis à l’amende qui sera payée immédiatement, et pour la troisième fois, ils seront privés de leurs dignités et, si la majorité du Grand Conseil est pour leur expulsion, ils seront chassés.

Art.vingt-cinquième Si dans le Souverain Grand Conseil aucun membre était coupable de quelqu’offenses mentionnées dans le précédent article, il sera condamné à payer telle amende qui lui sera imposée immédiatement, pour la seconde fois il sera chassé de l’assemblée générale l’espace d’une année pendant lequel temps il sera privé de ses fonctions dans le Conseil ou dans la loge dont il serait membre, et pour la troisième fois il sera chassé pour toujours. S’il est président de quelque Conseil ou loge particulière, il en sera déchu. Il sera nommé un nouveau président à son Conseil ou loge de quelque grade que ce soit.

Art. vingt-sixième Le Souverain Grand Conseil ne reconnaîtra pour Conseils réguliers ou loges de perfection que ceux qui seront régulièrement constitués par lui ou par les Grands Inspecteurs ou leurs Députés, il en sera de même à l’égard des Chevaliers Maçons Princes et Grands Élus Parfaits qui auraient été reçus par quelques Conseils ou loges qui n’y auraient pas été dûment autorisées.

Art. vingt-septième Toutes pétitions au Souverain Grand Conseil pour obtenir des lettres de constitution, soit pour établir ou pour régler un Conseil ou loges quelconques, seront rendus savoir pour la province aux Inspecteurs de la même juridiction qui nommeront quatre commissaires à cet effet, pour prendre toutes les informations nécessaires. Ils enverront à l’Inspecteur ou à son Député dans ladite juridiction, une liste exacte des membres qui demandent une création d’un conseil ou loge de perfection, etc.,etc.,etc., pour sur le rapport des susdits commissaires et celui du Grand Inspecteur ou son député, être déterminé par le Grand Conseil sur la demande desdits membres. Quand ce sera pour un pays étranger, les Grands Inspecteurs dans leurs juridictions par l’occasion la plus favorable. Les susdits Inspecteurs se conformeront aux lois et coutumes ainsi qu’aux Constitutions secrètes du Souverain Grand Conseil. Ils auront la liberté de choisir les Députés dans leurs travaux pour accélérer et les autoriser par lettres patentes qui auront force et validité.

Art. vingt-huitième Le Souverain Grand Conseil n’accordera aucune Constitution pour l’établissement d’une loge royale de perfection. Excepté aux frères qui auront au moins le grade de Prince de Jérusalem et pour l’établissement d’un Conseil de Chevalier d’Orient et d’Occident, mais pour l’établissement d’un Conseil des Princes de Jérusalem le frère doit avoir absolument le grade de Sublime Chevalier Prince Adepte et prouver par des titres authentiques avoir légitimement et régulièrement été reçu et qu’il a toujours joui librement d’un bien honnête, libre de tout reproche par une bonne réputation et une bonne conduite et qu’il a en tout temps été soumis aux décrets du Souverain Grand Conseil des Princes dont il désire devenir le chef, etc., etc., etc.

Art. vingt-neuvième Le Souverain Conseil des Princes Sublimes n’accordera aucunes nouvelles Patentes ni Constitutions, soit pour Paris et Bordeaux, provinces ou pays étrangers, qu’en fournissant un reçu du Grand Trésorier de la somme de 24 shillings pour le paiement des personnes employées à ces ouvrages. Les Grands Inspecteurs des orients étrangers s’y conformeront dans les mêmes cas. Feront les voyages qu’ils seront obligés de faire et seront défrayés de toutes dépenses. En outre ils ne délivreront ni commissions ni pouvoirs à aucun Prince avant qu’il ait signé sa sommation dans les registres du Grand Secrétaire Général, le Grand Inspecteur ou son Député et pour la province ou pays étranger en ceux de nos Inspecteurs et Députés, il sera même nécessaire que la susdite soumission soit écrite et signée par ledit frère.

Art. trentième Si les Inspecteurs ou Députés jugeaient convenable de visiter dans quelques lieux des deux hémisphères soit le Grand Conseil des Princes de Jérusalem, le Conseil des Chevaliers d’Orient ou loge royale de la Perfection, ou aucune autre quelconque, [ils] se présenteront avec les décorations de leur dignité, soit à la porte du Grand Conseil des Princes de Jérusalem, Grand Chapitre des Chevaliers de l’Aigle Noir ou Consistoire des Princes Adeptes, ou enfin à tel autre que ce soit et seront reçus avec tous les honneurs qui leur sont dûs et jouiront en tout lieu de leurs privilèges et prérogatives, etc., etc., etc. Et l’Inspecteur ou son Député ainsi que les Chevaliers Princes Maçons, lorsqu’ils visiteront une loge de Royale Perfection ou aucun autre quelconque. Le puissant Grand Maître, le Respectable d’une loge symbolique enverra cinq officiers dignitaires pour introduire le Prince Inspecteur ou son Député avec tous les honneurs tels qu’ils seront ci-après expliqués.

Art. trente-et-unième Les Princes de Jérusalem étant les vaillants Princes Chefs de la Maçonnerie renouvelés seront reçus avec tous les honneurs et jouiront de tous leurs privilèges dans toutes les loges, chapitres, ainsi que dans les Conseils de Chevaliers d’Orient ou il feront leur entrée triomphante en la manière suivante :

Les Princes de Jérusalem ont le droit et le privilège d’annuler et révoquer tout ce qui peut avoir été fait en Conseil des Chevaliers d’Orient ainsi que dans les loges de Royale Perfection et d’aucunes autres de quelques grades que ce puisse être quand ceci ne sera point conforme aux jugements et aux lois de l’ordre, pourvu néanmoins qu’il ne soit présent aucun Sublime Prince d’un grade supérieur.

Quand un Prince de Jérusalem est annoncé en sa qualité à la porte générale ou chapitre ou aucune autre, avec des titres et ornements qui le font connaître comme tel, ou est connu par quelques Princes du même grade, le responsable, ou le très puissant Grand Maître d’une telle loge, enverra quatre frères officiers dignitaires pour l’introduire et l’accompagner ; il entrera le chapeau sur sa tête, ou son casque, l’épée nue à la main droite, comme un combattant, le bouclier au bras gauche et même cuirassé. S’ils est absolument armé de tous ces attributs et ornements, le Prince visiteur étant à l’occident entre les deux surveillants accompagnés des quatre députés de la loge saluera – 1. le Maître, 2. au nord et au sud, 3. à droite et à gauche, c’est-à-dire le premier et le deuxième surveillants ; aussitôt que le valeureux Prince aura salué de cette manière il fera le signe de la loge [du grade] que l’on tient, qui sera rappelé par le Maître et par tous les frères ensemble, ensuite il dira « A l’ordre mes frères » ; aussitôt d’un coup tous les frères du nord et du sud formeront une voûte avec leurs épées et lames, et à défaut avec leurs bras tendus pour former autant qu’il sera possible une voûte sous laquelle le valeureux Prince passera d’un pas grave jusqu’à ce qu’il soit arrivé au Maître ; le Maître lui offrira le sceptre qu’il acceptera et commandera les travaux, le maître lui rendra compte de tous les travaux et de tout ce qui aura rapport à l’Ordre ; ou s’il le juge à propos il laissera le sceptre au maître pour continuer les travaux déjà commencés, et si le valeureux Prince veut se retirer avant que la loge soit fermée après en avoir informé le respectable, ou le Très Puissant de la loge de perfection, il remerciera le valeureux Prince de sa visite, l’invitera à le faire souvent en lui offrant tous les services possibles ; après ces compliments il frappera un grand coup et dira «A l’ordre mes frères » , ce qui sera répété par les surveillants, ensuite tous les frères du nord et du sud formeront une voûte devant le valeureux Prince qui, après avoir salué le Maître, passera sous la voûte de même qu’en entrant, son épée nue comme un homme combattant ; arrivé entre les deux surveillants il se tournera vers l’orient saluera le Maître, le nord et le sud, et ensuite les deux surveillants ; toujours accompagnés des quatre députés, il sortira de la loge dont les portes seront toutes grandes ouvertes comme quand il est entré ; les quatre députés étant rentrés les travaux seront continués,

Tous les Princes de Jérusalem ne peuvent jouir de leurs privilèges quand il y a un Prince Adepte Chevalier Noachite ou un Souverain Prince du Royal Secret, mais ils peuvent entrer avec tous les honneurs si les Princes Sublimes y consentent,

Les Princes de Jérusalem seront nommés en loge Valeureux Prince, Chevalier Adepte , Souverain Prince Chevalier du Royal Secret, Illustre Souverain des Souverains Princes Sublimes , les Chevaliers d’Orient Excellent Frère Chevalier ; le Chevalier d’Orient aura le droit, quand un Prince de Jérusalem ne sera pas présent, de demander un compte exact de tout ce qui s’est passé en loge, de voir si leurs Constitutions sont bonnes et en forme, et de mettre la paix entre les frères s’il existait quelques froideurs ou contestations entre eux, d’exclure le plus obstiné de ceux qui ne se soumettraient pas d’eux-mêmes aux statuts et aux lois qui leur sont prescrites par nos secrètes Constitutions et autres, soit en loge de perfection ou symbolique.

Les valeureux Princes de Jérusalem ont le droit ainsi que les Chevalier d’Orient de s’asseoir le chapeau sur la tête pendant les travaux d’une loge de perfection et symbolique s’ils le veulent, néanmoins ils ne peuvent jouir de leurs privilèges que quand ils seront régulièrement connus et seront décorés des ornements et attributs de leur dignité.

Cinq valeureux Princes de Jérusalem pourront former un Conseil de Chevaliers d’Orient, partout où il n’y en aura pas d’établi, ils seront juges, mais ils seront obligés de donner avis de leurs travaux au Souverain Grand Conseil, ainsi qu’au plus près Inspecteur ou son Député par écrit ; ils sont autorisés par les pouvoirs qui en ont été donnés à leurs illustres prédécesseurs par le peuple de Jérusalem au retour de leur ambassade, etc., etc., etc.

Art.trente-deuxième Pour établir entre tous les Conseils particuliers et parmi tous les illustres Chevaliers et Princes Maçons une correspondance régulière, ils enverront chaque année au Souverain Grand Conseil et à chaque Conseil particulier, un état de tous les Conseils particuliers régulièrement autorisés, ainsi que le nom des officiers du Souverain Grand Conseil des Sublimes Princes et donneront leur avis dans le cours de l’année de tous les changements intéressants qui pourraient avoir eu lieu dans le dernier état.

Art.trente-troisième Pour maintenir l’ordre et la discipline le Grand Conseil des Princes Sublimes du Royal Secret ne s’assemblera pour procéder à aucun travail maçonnique qu’une fois par an, alors personne ne sera admis au sublime et dernier grade de la Maçonnerie que les trois plus anciens Chevaliers Adeptes qui seront proclamés à la Grande Loge du Grand Élu Parfait, soit en conseils, chapitres, etc.

Art. trente-quatrième Jours de fêtes que les Chevaliers et Princes Maçons et valeureux Princes de Jérusalem sont tenus de célébrer particulièrement :

  • Le 20 novembre jour mémorable où leurs ancêtres firent leur entrée à Jérusalem,
  • Le 23 février, pour louer le Seigneur à l’occasion de la reconstruction du temple.

Les Chevaliers d’Orient célébreront le jour de la réédification du temple, le 22 mars et le 27 septembre, jour équinoxial, ou renouvellement des jours longs et courts. En mémoire de ce que le temple fut bâti deux fois, tous les Princes Maçons sont obligés d’aller en Conseil d’orient pour célébrer ces deux jours, et les travaux n’en seront ouverts qu’avec les cérémonies d’usage.

Les Grands Élus Parfaits célébreront aussi, en outre, [et] en particulier, la dédicace du saint temple, le 5 de la troisième lune, ce qui répond à notre mois de juillet où les Chevaliers et Princes Maçons seront décorés de tous leurs ornements.

Art. trente-cinquième Un Conseil particulier de Princes Sublimes du Royal Secret ne pourra excéder le nombre de quinze y compris les officiers.

Chaque année, le jour de Saint Jean l’Évangéliste, chaque Grand Conseil particulier doit nommer neuf officiers non compris le président, qui doit être continué toujours trois ans savoir

  • Le Lieutenant Commandant pour présider en l’absence du Grand Maître et Commandant,
  • Le Grand Surveillant de la loge pour présider en l’absence des deux précédents,
  • le Grand Garde des sceaux ou Grand Secrétaire,
  • Le Grand Trésorier,
  • Le Grand Capitaine des gardes,
  • le Grand Introducteur,
  • le Grand Maître Architecte ou Ingénieur,
  • le Grand Hospitalier,

Et six autres qui, réunis sous les ordres du Souverain des Souverains Princes ou Lieutenant Commandant, resteront sans changement, et il ne peut en être admis aucun autre tant que le nombre quinze existera. Le Grand Conseil est sujet au Grand Inspecteur ou son député comme leur chef et reconnu comme tel, en toutes les occasions, et sous l’obéissance de leurs conseils pour ce qui concerne l’Art Royal ainsi que dans les grades inférieurs.

Nous, Souverains des Souverains Princes Sublimes du Royal Secret de l’Ordre royal et militaire de la plus respectable fraternité des libres et acceptés maçons, avons délibéré et résolu que ces présents Statuts, Règlements et Constitutions seront observés.

Ordonnons à nos Grands Inspecteurs et leurs Députés de les faire lire et recevoir, soit dans tous les Conseils particuliers, chapitres et loges royales, et dans aucunes autres quelconques.

Au Grand Orient de Bordeaux, sous la céleste voûte, les jours et an susdits.

Je soussigné Hyman Isaac Long, Prince Maçon et Député Grand Inspecteur Général, etc., etc., etc.,

Certifie que les Constitutions et Règlements transcrits ci-dessus, et des autres parts donnés par la Grande Loge en Souverain Grand Conseil des Sublimes Princes de la Maçonnerie au Grand Orient de France au très puissant et respectable frère Stephen Morin,

Sont conformes à l’original dont il a été transmis copie au frère Moses Cohen, Prince Maçon député Grand Inspecteur en l’Isle de la Jamaïque et transmis à moi par ce dernier, ont été fidèlement traduits de mon Registre, en foi de quoi j’ai signé avec les frères De Lahogue, de Grasse, Saint-Paul, Magnin aussi soussignés.

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